CNRC 2021 - La présentation des nouveaux cancers en RCP est-elle systématique ?
- Caroline Guignot
- Actualités Médicales
La concertation pluridisciplinaire (RCP) est une modalité de prise de décision indispensable pour garantir la qualité de la prise en charge du cancer. L’'un des objectifs du plan cancer 2003 était que 100% des nouveaux patients puissent en bénéficier en début de parcours. Lors d'un atelier thématique, deux équipes ont présenté leur retour d'expérience.
Evolution décénnale
La première a été menée à partir des données obtenues en Poitou-Charentes. Les données de registre recueillies entre 2008 et 2018 ont été analysées pour toutes les personnes diagnostiquées et traitées sur ce territoire, soit 88.532 patients. Le taux de RCP a augmenté de 60,4 à 75,7% sur la période. Si la progression est nette, restent quelques disparités : quelle que soit la période, les femmes bénéficient plus souvent que les hommes d’une RCP, principalement parce que le cancer du sein passe plus souvent en réunion que le cancer de la prostate. Les sujets les plus âgés avaient en revanche moins souvent accès à ces RCP. Enfin, de réelles différences ont été observées selon la localisation de la tumeur: d'une manière générale, le taux de passage en RCP est moins élevé pour les cancers de la prostate que pour les tumeurs colorectales.
Quels facteurs associés à une non-présentation?
La seconde analyse est issue du réseau OncoBretagne qui a analysé le registre des tumeurs digestives du Finistère, une base de données exhaustive des cas recensés sur le département. Parmi les 1.616 diagnostics de cancers colorectaux, 332 n'avaient pas bénéficié de RCP soit 80% de dossiers soumis en RCP. L'appariement de ces 332 patients à d'autres, de profil sociodémographique comparable mais ayant bénéficié de RCP, a permis à l'équipe d'identifier 7 causes de non passage en RCP : le refus du patient, le fait que le patient ne soit pas informé, le fait d'être atteint d’une tumeur superficielle, d'avoir un état général altéré, d'avoir bénéficié d'une autre réunion collégiale, d'être décédé rapidement après diagnostic, ou un autre motif.
Les personnes diagnostiquées sur la base de symptômes ou d'un dépistage organisé avaient ainsi plus de chances de passer en RCP que celles ayant eu un dépistage individuel ou fortuit. De plus les cancers avancés, et les cancers diagnostiqués par chirurgien bénéficiaient plus souvent d’une RCP que ceux qui étaient au stade de soins palliatifs. Enfin, ceux qui avaient un cancer de stade 2, et qui étaient donc à moindre risque d'évolution, semblaient aussi moins souvent en bénéficier.
In fine, ces travaux montrent que les registres offrent des données intéressantes pour évaluer les parcours de soins et dégager des leviers d'action pour atteindre les objectifs institutionnels qui ont été fixés.
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