CMGF 2023 - Comment aider un patient atteint de cancer à décider de sa reprise ou non du travail

  • Serge Cannasse
  • Actualités Congrès
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Les nouvelles modalités d’administration des traitements anticancéreux permettent de réduire les temps d’hospitalisation, d’augmenter la survie et d’allonger la durée en emploi. Les effets indésirables des traitements et de la maladie ont néanmoins un retentissement sur la vie professionnelle, du fait de la fatigue (48,7% des patients 5 ans après le diagnostic), de troubles de la mémoire (36% des patients), de la concentration (68%), etc. Aussi le retour ou le maintien en emploi sont-ils des décisions d’importance majeure pour les patients concernés. Une session du 16ème Congrès Médecine Générale France (Paris, 23-25 mars 2023) avait pour but d’aider le médecin généraliste à soutenir son patient dans cette décision.

Elles impliquent cinq types d’acteurs.

1. Les services de prévention et de santé au travail (SPST), qui assurent :

  • Le repérage des salariés à risque, via un signalement précoce qui peut être le fait du médecin du travail, du médecin traitant, du médecin conseil, de l’employeur ou de l’employé.
  • L’analyse de la situation du salarié avec la cellule de prévention de la désinsertion professionnelle (PDP) du service et la promotion de ses dispositifs. Cette cellule, qui peut être saisie directement par le médecin généraliste, propose des mesures d’aménagement du poste ou du temps de travail et favorise la coordination entre acteurs.
  • L’accompagnement social des salariés en risque de désinsertion professionnelle.
  • La sensibilisation à cette thématique dans les entreprises.

2. L’assurance maladie :

  • Son service social et son service médical détectent les assurés à risque.
  • Son service social s’occupe des conséquences économiques, sociales et psychosociales qu’ils courent et met en œuvre un accompagnement individualisé.
  • Le médecin conseil donne un avis sur la pertinence des dispositifs de maintien en emploi pour le salarié, la durée de travail envisagée, le passage en invalidité, l’incapacité permanente et le diagnostic de maladie professionnelle.

3. Le médecin généraliste est le premier intervenant dans la prévention de la désinsertion professionnelle. Son rôle est de préparer au retour à l’emploi en orientant son patient vers son médecin du travail et la cellule PDP, ainsi que de le sensibiliser aux dispositifs dont il peut bénéficier :

  • Le rendez-vous de liaison, qui permet un contact entre employeur et salarié quand l’accident du travail (AT) est supérieur à 30 jours.
  • La visite de préreprise, qui est possible dès 30 jours d’AT.

4. Les acteurs de la remobilisation et de la compensation du handicap.

  • Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont une mission d’accueil, d’information et d’accompagnement et délivrent la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).
  • Cap Emploi apporte appui et conseils aux personnes en situation de handicap et à leurs employeurs, via la mobilisation des aides et prestations spécifiques de l’Agefiph (Association nationale de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) et du FIHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique).
  • Les équipes COMETE assurent une prise en charge précoce de l’avenir professionnel des personnes hospitalisées en SSR (services de soins, suite et réadaptation).

5. Le salarié et son employeur.

Deux dispositifs illustrent la collaboration entre médecin généraliste, médecin conseil et médecin du travail :

  • Le temps partiel thérapeutique est destiné aux patients en AT pour lesquels la reprise à temps complet n’est pas immédiatement envisageable. Il est prescrit par le généraliste avec l’accord du médecin conseil, le pourcentage de temps de travail étant fixé par le médecin du travail.
  • L’essai encadré vise à tester la capacité d’un assuré en AT à reprendre son emploi dans son ancien poste, ou dans son ancien poste aménagé ou dans un nouveau poste. Il est effectué après avis des trois médecins.

D’autres acteurs peuvent se révéler précieux au sein du service de santé au travail : les infirmiers, les ergonomes, les assistantes sociales et les psychologues.