CMGF 2022 - ADERIM, un outil pour améliorer les relations généralistes-radiologues
- Serge Cannasse
- Actualités Congrès
Le Congrès du Collège de médecine générale, qui s’est tenu à Paris du 24 au 26 avril 2022, a consacré une session au « Partenariat médecins généralistes - radiologues ».
Les défauts de communication entre radiologues et médecins généralistes ont souvent été pointés du doigt. Or, il s’avère que les deux professions se rejoignent sur de nombreux points communs, comme le montre une enquête menée en Maine et Loire auprès de 439 radiologues et 108 médecins traitants.
Parmi ces derniers, 42% connaissent le Guide du Bon Usage des examens d’imagerie médicale mis à leur disposition par la Société française de radiologie, mais à peine 30% l’utilisent. Les raisons qu’ils en donnent sont : son inadaptation au temps de la consultation ; sa trop grande complexité pour une utilisation rapide et l’incertitude quant à ses mises à jour. En outre, dans le compte rendu radiologique la réponse à la question posée n’est pas donnée pour 44% des généralistes interrogés ni une interprétation clinique pour 38% d’entre eux. Pour les radiologues, il manque souvent dans l’ordonnance des généralistes les éléments cliniques pertinents, les antécédents du patient et les hypothèses diagnostiques.
L’amélioration de la communication passe-t-elle par un formulaire standardisé de demande d’examen radiologique ? C’est ce qui est pratiqué en Belgique francophone, sans qu’il soit pour autant obligatoire. Il comporte les données identifiant le patient, les informations cliniques pertinentes, les raisons de la demande, les informations supplémentaires jugées pertinentes par le(la) demandeur(e), et les examens proposés (et non « demandés »), ainsi que la mention de ceux qui ont déjà été pratiqués pour le même motif de consultation.
Le Pr Paul Frappé (médecin généraliste) a présenté l’outil ADERIM (Aide à la demande d’examens de radiologie et imagerie médicale), encore trop peu connu des généralistes. Édité sur le site de la Société française de radiologie et construit en commun avec le Collège de la médecine générale et de très nombreux contributeurs, il propose un référentiel des bonnes pratiques, consultable facilement grâce à une recherche sur des menus déroulants : motif de consultation ou pathologie ou mot-clef. La réponse est donnée sous forme de fiche pratique, y compris lorsqu’il n’y a pas lieu de prescrire un examen par le radiologue. Elle déroule les niveaux d’intention (premier, deuxième, …) et le délai recommandé de réalisation pour réaliser l’examen : urgent, dans les jours ou la semaine, dans les semaines qui viennent.
Toutes les réponses sont argumentées, les références bibliographiques sont données et accessibles. Enfin une section « remarques » recueillent les observations des utilisateur.trice.s) afin d’améliorer l’outil. À terme, une application pour appareils mobiles devrait être mise au point.
Reste la question de savoir si le compte-rendu doit être mis à disposition immédiate sur le DMP (Dossier médical personnel) du patient. Le risque pour celui-ci est en effet de se voir asséné un diagnostic sévère sans aucune ou peu de préparation. Une solution préconisée par quelques-uns serait de lui remettre seulement les images, sans interprétation, dans un premier temps …
Ressources
Guide du Bon Usage des examens d'imagerie médicale. Société française de radiologie.
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