Cibler les facteurs neurotrophiques : pas de place dans la lombalgie et la sciatique
- Rizzo RRN & al.
- Rheumatology (Oxford)
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
Messages principaux
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L’intérêt des médicaments ciblant les facteurs neurotrophiques ne semble pas pertinent dans la prise en charge de la sciatique ou de la lombalgie chronique. Parallèlement, les données de tolérance suggèrent une augmentation des évènements indésirables dans ces indications. Le niveau de preuve est toutefois faible à très faible, invitant à des essais plus robustes.
Des médicaments ont été développés pour cibler les facteurs neurotrophiques comme le facteur de croissance neuronale NGF (Nerve Growth Factor) dans la prise en charge des douleurs neuropathiques et musculosquelettiques, mais les études concernant des douleurs chroniques comme la lombalgie et la sciatique sont plus rares et ne permettent pas isolément de poser clairement l’intérêt de leur prescription dans ce cadre. Aussi, une méta-analyse publiée dans Rheumatology propose de faire le point sur ce sujet.
Méthodologie
Toutes les études cliniques ayant comparé un traitement par anti-NGF ou pro-GDNF (Facteur neurotrophe dérivé de la glie) à un groupe comparateur (sans traitement, ou sous placebo, autre molécule ou soins usuels) dans les pathologies concernées ont été recensées dans la littérature scientifique. L’objectif principal était d’établir l’intensité de la douleur et la sécurité d’emploi de ces traitements.
Principaux résultats
Au total, 12 études ont été recensées, dont 10 ont pu être incluses dans les méta-analyses (soit 3.791 participants) : parmi elles, 6 (n=3.412) étaient consacrées à la lombalgie chronique et 4 (n=379) étaient consacrées à la sciatique. Au total, 9 études étaient à risque élevé de biais.
Les médicaments anti-NGF évalués dans la lombalgie (fasinumab, fulranumab, tanezumab) avaient un effet faible et cliniquement peu pertinent sur l'intensité de la douleur à 4 ou à 12 semaines (différence moyenne DM de -6,75 [-8,61 à -4,90] et -6,16 [-8,38 à -3,94] respectivement). Le niveau de preuve était très faible pour le fasinumab et faible pour le tanezumab.
Les médicaments évalués dans la sciatique (anti-NGF et pro-GDNF) avaient un effet faible ou nul sur l'intensité de la douleur après 4 ou 12 semaines (respectivement -1,40 [-8,26 à 5,46] et -2,91 [-13,69 à 7,67]).
Parallèlement, le taux d’évènements indésirables semblait accru dans les groupes recevant les molécules ciblant le NGF (notamment fulranumab et tanézumab, niveau de preuve faible) dans les deux indications, sans surrisque d’évènements indésirables graves.
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