CHU de Grenoble : parcours de soins en neuro-oncologie d’adolescents et de jeunes adultes

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À retenir

  • En l’absence d’unité spécifique d’hospitalisation des adolescents et jeunes adultes atteints d’une tumeur cérébrale, la prise en charge de ces patients par une équipe mobile dédiée semble améliorer la vigilance des professionnels de santé et la prise en charge des patients.
  • Si un certain nombre d’étapes du parcours de soins sont bien réalisées du côté pédiatrique et adulte, l’accès à ces unités dédiées améliore les passerelles et le partage de compétences entre les deux pôles.

Pourquoi est-ce important ?

En France, respectivement 800 adolescents de 15-19 ans et 1.200 jeunes adultes de 20 à 24 ans reçoivent un diagnostic de cancer chaque année. Les tumeurs du système nerveux central arrivent en 3ème position des tumeurs solides dans ce groupe d’âge. Après les accidents de la route et les suicides, le cancer constitue la 3ème cause de décès chez les adolescents et jeunes adultes. Cette tranche d’âge continue globalement à subir le manque de collaboration entre les unités d’oncologie pédiatrique et adulte malgré les nombreuses publications et rapport sur le sujet. Des recommandations spécifiques ont été émises pour améliorer la situation, et depuis 2012 plusieurs équipes dédiées aux adolescents et jeunes adultes ont vu le jour dont celle de l’hôpital universitaire de Grenoble.

Méthodologie

Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective monocentrique menée entre 2020 et 2021 sur des patients âgés de 13 à 29 ans ayant reçu le diagnostic de tumeur cérébrale primitive (sauf méningiomes, shwannomes, neurinomes) entre 2013 et 2019. Cette étude a eu pour objectif d’évaluer l’intérêt de la prise en charge des patients par une équipe dédiée aux adolescents et jeunes adultes.

Principaux résultats

Au global, 60 patients ont été inclus dans l’étude. Le premier contact au moment du diagnostic était souvent le neurochirurgien dans le département des adultes et le service des urgences pour le département pédiatrique.

La réalisation d’une consultation d’annonce, les réunions de concertation pluridisciplinaires et la coordination entre la ville et l’hôpital sont maintenant effectives et intégrées dans les pratiques à la fois du côté pédiatrique et adulte.

En revanche, la présentation des cas en réunion de concertation multidisciplinaire avec la double expertise oncologique pédiatrique et adulte, le recours à un avis pédiatrique lorsque cela est nécessaire, l’accès à la préservation de la fertilité et à l’équipe dédiée aux adolescents et jeunes adultes ainsi que l’organisation du transfert entre l’unité pédiatrique et adulte, pourraient être améliorés. Notamment pour les tumeurs plus spécifiquement fréquentes en pédiatrie, l’avis d’un expert pédiatrique n’était réalisé que pour 22,58% des cas au sein du département d’oncologie adulte.

Le recours à une unité oncologique dédiée à l’adolescent et au jeune adulte améliore le temps d’annonce par une infirmière (44% versus 11,43%, p=0,01), le recours à un avis pédiatrique (63,64% versus 4,76%, p=0,001), l’accès à la préservation de la fertilité (52% versus 11,43%, p=0,002). Par ailleurs sans unité dédiée, seul 1 cas patient sur 4 est présenté en unité de concertation pluridisciplinaire mixte.