Ces végétaux qui menacent votre réveillon

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Gui et sapin trônent dans le salon, épices, fruits et légumes sur la table. Innocemment? Pas si sûr insiste le BMJ, qui propose - non sans ironie - une revue non exhaustive des risques toxicologiques courus durant les fêtes face à ces végétaux. Un sujet épineux.

Autour du sapin

Bien évidemment, les (vrais) arbres de Noël sont au premier rang des suspects. Heureusement, hormis des cas de dermatite de contact parmi les salariés exposés de façon régulière, les risques sont faibles. C’est moins le cas du houx, pour lequel l’ingestion des baies - contenant des saponines - peut engendrer des troubles gastro-intestinaux, voire une somnolence, une hyperthermie et une ataxie. Et encore moins du gui européen (Viscum album) clairement toxique par ses viscotoxines, responsables de troubles gastro-intestinaux.

Du côté des fleurs, les cyclamens, cactus de Noël (Schlumbergera truncata) et poinsettia (Euphorbia pulcherrima) sont inoffensifs hormis quelques cas d’irritation cutanée. En revanche, la rose de Noël ornementale (Helleborus niger) est cardiotoxique avec des effets après ingestion comparables à ceux de la digoxine. Quant au pommier d’amour ou cerisier de Jérusalem (Solanum pseudocapsicum), il contient de la solanine qui rend l’ensemble de ses parties toxiques (vomissements, diarrhée, délire, tachycardie).

Et autour de la table

Passons outre l’excès d’alcool et de calories auquel nous pourrions être exposés, suggèrent les auteurs. D’autres risques se présentent : ceux liés aux bourgeons de croissance qui pourraient rester sur des pommes de terre exposées au soleil, et qui contiennent des solanines. Celui du romarin, qui a été rapporté comme ayant créé un abcès hépatique après perforation intestinale liée à un brin avalé tout rond. Ou celui lié aux poires mangées en fin de repas. Comme l’amande qui se trouve au cœur des noyaux d’abricots, leurs pépins sont riches en amygdaline. Une substance métabolisée en cyanure, qu’il est inutile de présenter. Qu’on se rassure toutefois, il faudrait consommer les pépins des fruits portés par 12 arbres pour s’empoisonner.

Finalement, attention aussi aux risques d’inhalation excessive de poudre de cannelle, nocive pour le tissu pulmonaire (granulome, hypersensibilité, voire détresse respiratoire), ou l’ingestion trop importante de noix de muscade, favorisant des hallucinations et des effets anticholinergiques à faible dose, et qui peut être fatale à plus forte dose… Maintenant mis en garde, nous n’avons plus qu’à passer de belles fêtes !