Certains polluants organiques associés au risque de métastases du cancer du sein

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Des études récentes font penser que l’exposition à des polluants organiques persistants (POPs) serait un facteur de risque de survenue du cancer du sein. S’accumulant dans la chaîne alimentaire, ce sont des perturbateurs endocriniens et/ou carcinogènes que l’organisme ne peut pas éliminer. Une équipe INSERM/Université de Paris a conduit une étude préliminaire, publiée dans Environmental International, montrant que l’exposition à certains POPs pourrait aussi avoir un impact sur le développement des métastases liées à ce cancer.

Les chercheurs se sont intéressés aux concentrations de 49 POPs dans le tissu adipeux environnant les tumeurs de 91 femmes ayant un cancer du sein. Ces molécules sont en effet très lipophiles et sont stockées dans les adipocytes.

Ils ont mis en évidence une association positive entre le risque de métastases et les concentrations adipocytaires de dioxine chez 43 patientes en surpoids (IMC ≥ 25kg/m2 – OR : 4,48 [1,32-20,71]). De plus, les concentrations adipocytaires de dioxine et de deux POPs étaient également associées positivement avec le risque de ganglion métastatique et avec la taille de la tumeur.

Pour les chercheurs, il est possible que la formation de métastases soit favorisée par la sécrétion excessive de molécules inflammatoires due à la présence des POPs dans les adipocytes, dont le comportement est ainsi transformé. Cependant, ils soulignent les limites de leur travail, qui porte sur un faible nombre de patientes. En revanche, ils estiment qu’il ouvre « une piste inédite » pour étudier les liens entre POPs et agressivité du cancer du sein, en particulier chez les patientes en surpoids.