Certains paramètres définissant la fragilité sont fréquents chez les moins de 65 ans
- Segaux L & al.
- Sci Rep
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
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Selon une étude menée auprès d’une population ambulatoire francilienne, âgée de 50 à 65 ans, il existe 6 paramètres associés traditionnellement à la fragilité des personnes âgés qui sont hautement prévalents : l’épuisement ressenti par le patient, les difficultés dans les fonctions exécutives, le fait de vivre seul, d’avoir des troubles de l’équilibre, la baisse de force musculaire et le faible niveau d'activité. Parmi ces éléments, les quatre premiers étaient indépendamment associés au risque de complications durant un suivi médian de 3 ans. Le fait d’être une femme constituait un facteur de risque supplémentaire.
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Les auteurs mettent en garde en soulignant que la signification clinique de ces paramètres dans cette catégorie d’âge pourrait être différente de celle des adultes plus âgés. Plutôt que d’appliquer le concept de fragilité à cette population, ils invitent plutôt à un repérage des adultes concernés et à la mise en place de programmes interventionnels, étant donné la réversibilité de la plupart de ces paramètres.
Le concept de fragilité reflète la diminution des réserves physiologiques, et de la capacité des personnes âgées à résister au stress. Plusieurs domaines- nutrition, mobilité, activité physique, force, endurance, équilibre, cognition, capacités sensorielles, humeur et situation sociale- sont utilisés pour la caractériser. Or, il a été récemment décrit que les adultes dès 50 ans peuvent présenter des caractéristiques de fragilité, qui seraient associés un un taux de mortalité plus élevé que chez les adultes non touchés. Aussi, des chercheurs franciliens ont conduit une étude longitudinale auprès des personnes incluses dans la cohorte SUCCEED.
Méthodologie
Cette étude a inclus des patients de 50 à 65 ans reçus à une consultation ambulatoire de jeunes seniors entre 2010 et 2015 au cours de laquelle l’évaluation des différents paramètres de fragilité ont été mesurés. Ils ont été recontactés par un gériatre en 2016-2017. Dans ce cadre, ont été évalués la perte de poids (> 4,5 kg au cours de la dernière année), la force musculaire, le sentiment d'épuisement (fatigue générale déclarée au cours de l'année), la lenteur, le niveau d'activité physique (< 7500 pas/jour sans activité physique régulière). Lors du suivi, les évènements suivants ont été recherchés : chutes non accidentelles, fractures, hospitalisations non planifiées, décès.
Principaux résultats
Au total, 340 sujets âgés de moins de 65 ans et pour lesquels les données étaient disponibles à l’issue du suivi ont été inclus dans l’analyse. Ils avaient un âge médian de 59,0 ans, 71,1% étant des femmes et 34,6% étant des retraités. Selon les évaluations menées à l’inclusion, 66,8% répondaient au syndrome de pré-fragilité et 5,2% à celui de fragilité.
Six critères de fragilité avaient une prévalence >20% à l’inclusion : le fait de vivre seul, le faible niveau d'activité physique, la faiblesse musculaire, le sentiment d’épuisement, l'altération de l'équilibre et les troubles des fonctions exécutives. Au total, 68 des 340 participants avaient présenté une complication, majoritairement des chutes non accidentelles (14,0%) ou une hospitalisation non planifiée (6,3%).
Selon l’analyse multivariée, le sexe féminin, le fait de vivre seul, l'épuisement, la faiblesse musculaire, les troubles de l'équilibre, et la perturbation des fonctions exécutives étaient des prédicteurs de complications.
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