Certains médicaments mériteraient d'être plus souvent prescrits chez les sujets diabétiques de type 2 à haut risque
- Miriam Tucker E.
- Résumé d’article
À retenir
- La grande majorité des patients atteints d’un diabète de type 2 (DT2) à risque cardiovasculaire très élevé ne se font pas prescrire d’inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 (sodium-glucose cotransporter-2 inhibitors, SGLT2i), comme le préconisent les directives actuelles, alors qu’ils sont éligibles à un tel traitement.
Pourquoi est-ce important ?
- Le Collège néerlandais des médecins généralistes (MG) a publié en novembre 2021 des directives révisées sur le DT2, qui ont introduit un nouvel algorithme de traitement conseillant spécifiquement les SGLT2i comme premier choix chez les patients à haut risque en raison de leurs propriétés protectrices pour le cœur et les reins.
Méthodologie
- Une étude observationnelle menée dans le cadre des soins de médecine générale aux Pays-Bas a porté sur un total de 1 492 patients atteints d’un DT2.
- Parmi ces patients, 31,8 % (n = 475) ont été classés comme présentant un risque très élevé en raison d’événements cardiovasculaires antérieurs, d’une insuffisance rénale chronique avancée et/ou d’une insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection réduite.
- La nouvelle directive préconise le traitement par SGLT2i aux patients à très haut risque qui ne sont pas fragiles, ont un débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe) supérieur à 10 ml/minute/1,73 m2 et une espérance de vie supérieure à 5 ans.
- Le traitement par SGLT2i est contre-indiqué en cas de DFGe inférieur à 30 ml/minute/1,73 m2 et/ou de taux d’HbA1c inférieur à 53 mmol/mol.
- Pour un DFGe de 10 à 30 ml/minute/1,73 m2, il est conseillé de remplacer le SGLT2i par un agoniste du glucagon-like peptide-1 (GLP-1).
- Financement : aucun.
Principaux résultats
- Sur les 475 patients à haut risque, 316 ont été considérés comme fragiles et 1 présentait un DFGe inférieur à 10 ml/minute/1,73 m2. Il est donc resté 158 patients éligibles à un traitement par SGLT2i.
- Au total, 66 patients ont utilisé un SGLT2i, parmi lesquels 49 (10,3 %) ont pu être classés comme présentant un risque très élevé.
- Sur les 426 patients à très haut risque qui n’ont pas reçu de SGLT2i, 334 (70,3 %) n’avaient aucune contre-indication à la prise de SGLT2i.
- Aucun des 18 patients à très haut risque éligibles à un traitement par agoniste du GLP-1 n’a reçu ce traitement comme alternative aux SGLT2i.
Limites
- Les données ont été recueillies en mai 2022, seulement 6 mois après la publication de la mise à jour des directives sur le DT2 par le Collège néerlandais des MG.
- La pandémie de COVID-19 a perturbé certains aspects de l’étude.
- Les données relatives aux soins de médecine générale de routine ne comprennent un indice de fragilité.
- Les données relatives à l’espérance de vie ne sont pas disponibles.
- Il n’a pas été possible d’évaluer d’autres facteurs tels que la consommation d’alcool, le régime alimentaire, les ulcères du pied, etc.
- Il est possible qu’il y ait des erreurs de classification concernant les comorbidités. La fraction d’éjection ventriculaire gauche n’a par exemple pas été enregistrée chez 28,3 % des patients.
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