Cas clinique : lésions exclusivement génitales de la variole du singe
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales par Medscape
Nous ne savons pas encore aujourd’hui si la variole du singe va devenir la prochaine pandémie, mais un des facteurs favorisant de transmission et souligné par l’OMS est sa transmission sexuelle (personnes ayant des rapports sexuels multiples, notamment entre hommes). C'est ce qu'illustre le cas de 2 hommes de 37 ans, ayant eu des rapports sexuels avec des hommes et ayant présenté des lésions exclusivement génitales de la variole du singe, bien loin des descriptions historiques des épidémies préalables. Les cas sont décrits dans un article publié le J Travel Med par le Dr Benjamin Davido et coll. [1]
Antécédents
Les deux hommes âgés de 37 ans avaient tous les deux voyagé à l’étranger en Europe, où ils ont eu des rapports sexuels non protégés dans les jours qui ont précédés l’apparition des lésions. L’un d’entre eux était traité au long cours sous PREP (prophylaxie pré exposition au VIH) et avait un antécédent de syphilis (il y a 3 mois, traité). Les deux individus se sont plaints d’une sensation de fébricule avec des lésions localisées sur les parties génitales sans pharyngite inaugurale ni lésion sur le reste du corps évocatrice de variole.
Observations
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Absence de lésion typique de variole, notamment pas d’éruption de la face, ni du tronc ni des extrémités (atteinte paume ou plante).
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L’examen d’un des patients retrouvait une lésion du sillon inter fessier.
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L’un des patients a présenté à un stade précoce des lésions évocatrices d’herpès génital, et avait une blennorragie documentée à gonocoque.
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Les lésions observées sur le pénis étaient de type maculaire à l’emporte-pièce, avec une présentation pseudo « tentaculaire ».
Examens complémentaires
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Une imagerie a éliminé une complication loco-régionale chez l’un des 2 patients dans un contexte d’impétiginisation locale traitée par antibiotiques.
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Les 2 patients ont été confirmés au CNR par PCR orthopoxvirus sur les lésions génitales, confirmant le diagnostic de variole du singe.
Traitement et suivi
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Le traitement a consisté en un traitement symptomatique et dépistage des IST associées.
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Les 2 patients ont été isolés au domicile dans la suite de la confirmation diagnostique, jusqu’à disparition des lésions (en moyenne 21 jours).
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L’entourage a été contacté et surveillé selon les recommandations du HCSP
Ce qu'il faut retenir
Lorsqu'une variole du singe est suspectée, il peut exister une présentation atypique, avec des lésions génitales exclusives obligeant à un examen complet systématique ― le diagnostic différentiel classique étant la varicelle mais épargnant les paumes, et évoluant en plusieurs poussées. La prévention de la maladie passe par son diagnostic dans les plus brefs délais, afin de dépister l’entourage lorsqu’il est suspect et proposer la vaccination le cas échéant.
Ce cas clinique a été écrit initialement publié sur le site internet Medscape.
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