Carcinome rénal : le report du traitement médical de première intention n’est pas toujours délétère pour le patient
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Chez les patients atteints de cancer du rein métastatique ayant un pronostic favorable selon les critères de l’IMDC (International metastatic renal cell carcinoma data base consortium), un report bien encadré du traitement médical de première ligne pourrait impacter positivement la survie globale des patients.
- La prise en charge localisée des métastases serait un facteur essentiel de la survie de ces patients.
Pourquoi est-ce important ?
Au moment du diagnostic, des métastases sont déjà présentes dans 10% à 20% des carcinomes rénaux. Les cancers rénaux métastatiques sont classés en trois catégories de pronostic selon l’IMDC : favorable, intermédiaire et faible.
La combinaison de thérapeutiques de plus en plus efficaces sur ce cancer est associée d’une augmentation forte des effets indésirables. Le report du traitement peut de fait devenir une option pour préserver la qualité de vie du patient et retarder l’apparition de résistances thérapeutiques. Il était donc intéressant d’évaluer l’impact de ce report chez les patients ayant le meilleur pronostic.
Méthodologie
Cette étude rétrospective, multicentrique, a été réalisée via le réseau français de recherche sur le cancer du rein. Les patients inclus devaient être atteints de cancer rénal et avoir un pronostic IMDC favorable basé sur 6 facteurs : absence d’anémie, de neutropénie, d’hypercalcémie, statut Karnosfky≥80%, délai entre le diagnostic et la 1ère ligne de traitement supérieur à un an. Les sujets ayant des métastases dans l’année post-diagnostic n’ont pas été inclus. Deux groupes ont été comparés, selon que les patients recevaient un traitement médical immédiat, c’est-à-dire moins de 3 mois après le diagnostic de métastases, ou un traitement médical retardé.
Principaux résultats
Au total, 90 patients ayant un cancer rénal métastatique diagnostiqué entre 2009 et 2018 et un niveau de risque IMDC favorable ont été inclus dans l’étude par 6 centres de soins. Parmi ces patients 73,3% étaient des hommes, âge moyen au diagnostic de métastase 63,1 ans.
Le délai médian entre le diagnostic et la survenue de métastases était de 28 mois.
Un traitement immédiat a été prescrit chez 27,8% des patients et un traitement retardé chez 72,2%. Un traitement local des métastases a été administré à 52% des patients, plus souvent en cas de traitement retardé que de traitement immédiat (63% versus 24%).
Le délai médian avant initiation du traitement était de 22,4 mois dans le groupe traitement médical retardé et de 1,58 mois dans l’autre groupe.
Dans le groupe des patients ayant eu un traitement médical retardé, 3%, 7%, 15% et 18% des patients ont initié un traitement médical à 6, 12, 18 et 24 mois respectivement. La survie médiane sans traitement était de 39 mois pour ce groupe. La survie globale médiane depuis le diagnostic de métastase était de 55 mois dans le groupe traité immédiatement et de 88 mois dans le groupe traité de manière retardée.
Après analyse multivariée, le traitement local des métastases était le seul facteur pronostic associé à l’amélioration de la survie (hazard ratio 0,33, p=0,24).
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