Candidoses vaginales : traitement par voie orale ou vaginale ?

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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Le traitement antifongique de la candidose vaginale peut être administré par voie orale ou intravaginale. Pour savoir si l’une est préférable à l’autre, des chercheurs ont fait une revue de la littérature sur le sujet, en ne retenant que les essais contrôlés randomisés, parus jusqu’au 29 août 2019. Ils en ont trouvé 26, publiées en Europe, aux États-Unis, en Thaïlande, en Iran, au Japon et au Nigeria, et ayant inclus au total 5.007 femmes âgées d’au moins 16 ans, non séropositives, immunodéprimées, enceintes, allaitant ou diabétiques. Huit antifongiques azotés ont été recensés : 2 par voie orale ( fluconazole et itraconazole) et 6 par voie intravaginale ( butoconazole, clotrimazole, éconazole, miconazole, sertaconazole et terconazole).

La disparition des symptômes a été obtenue de manière comparable pour les deux traitements, aussi bien à court terme (5 à 15 jours) qu’à plus long terme (2 à 9 semaines) : le taux de guérison clinique à court terme était de 77% pour le traitement oral, versus 75-83% pour le traitement vaginal ; à long terme, il était respectivement de 84% versus 80-89%. 

Cependant la guérison mycologique semble plus fréquente avec le traitement oral à court comme à long terme. En effet, les données suggèrent que le taux de guérison mycologique lors d'un suivi à court terme avec un traitement intravaginal serait de 80%, mais entre 80% et 85% avec un traitement oral. Lors d'un suivi à long terme, le taux de guérison serait de 66% avec un traitement intravaginal et entre 67% et 76% avec un traitement oral.

Il n’y avait que peu de différences sur le taux des effets secondaires (12% pour le traitement oral, à type de maux de tête et symptômes digestifs ; 10-15% pour le traitement vaginal, à type d’irritations locales). Ils ont provoqué très peu d’arrêts de traitement.

Enfin, douze études ont recherché les préférences des patientes, qui vont plutôt au traitement oral.

Les auteurs signalent plusieurs limites à leur travail : leur « niveau de confiance » dans les données est modéré (guérison clinique et mycologique) ou faible (effets indésirables, préférences des patientes), une dizaines d’études étaient soutenues par l’industrie, et les patientes savaient quel traitement elles recevaient.

En conclusion, les auteurs soulignent que « le traitement antifongique oral améliore probablement la guérison mycologique à court et à long terme par rapport au traitement intravaginal des candidoses vaginales non compliquées. » De plus, il semble préféré par les patientes. Mais bien entendu, celles-ci doivent pouvoir choisir en fonction de leurs antécédents, après avoir reçu une information claire et complète.