Cancers du sein : les sous-types moléculaires au service d’un meilleur dépistage ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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Un article publié dans la revue Imagerie de la femme, met en exergue que la meilleure connaissance des sous-types moléculaires de cancer du sein et de ses facteurs de risque constituent des éléments importants pour un meilleur dépistage. 

À ce jour, alors qu’il est possible de définir des sous-types moléculaires par des signatures moléculaires (utilisant des tests génomiques), aucune de ces techniques n’est recommandée en pratique courante en France, car leur bénéfice n’est pas encore établi par la Haute autorité de santé (HAS). 

Le concept de sous-types moléculaires de cancer du sein remonte au début des années 2000. Il s’appuie sur l’analyse par puce à ARN des profils génétiques des différentes tumeurs. L’identification des sous-types moléculaires contribue à une meilleure compréhension de l’évolution de la maladie. Les registres français renseignent donc les sous-types moléculaires définis à partir des données immunohistochimiques. 

Ces données ont, par exemple, permis de mettre en évidence qu’en Occident les tumeurs luminal A étaient particulièrement présentes chez les femmes de plus de 50 ans d’ethnies blanches. Et des associations ont été évaluées entre certains facteurs de risque et les sous-types moléculaires de tumeurs du sein. C’est ainsi qu’une étude datant de 2017 a montré qu’il existait une association entre la consommation d’alcool, tabac, faible activité physique et le sous-type luminal A. En revanche, il n’existerait pas d’association entre ces trois facteurs de risque et d’autres sous-types de tumeur du sein. 

 

Quel impact sur le dépistage ?

Pour avoir un impact populationnel, 70% des femmes ciblées, entre 50 et 74 ans, devraient être dépistées par le programme de dépistage organisé ou opportuniste. Or, selon une étude datant de 2010-2011, elles ne seraient que 62,8% à l’être.

Par ailleurs, le dépistage actuel est tout particulièrement efficace pour les cancers du sein de type luminal A (le plus fréquent entre 50 et 75 ans). En revanche, l’IRM serait par exemple plus performante que la mammographie pour identifier un cancer du sein triple négatif, qui touche plus particulièrement certaines femmes ayant des prédispositions génétiques et/ou jeunes.

De grandes études épidémiologiques sont actuellement en cours pour une meilleure connaissance de ces sous-types moléculaires et de leur épidémiologie. Il est fort probable que ces données permettront d’ajuster le cadre du dépistage actuel. En attendant, la connaissance des sous-types de cancer du sein permet de mieux saisir l’épidémiologie, le pronostic, le risque de récidive, et de mettre en place des bilans d’extension et les stratégies thérapeutiques spécifiques.