Cancer pulmonaire à petites cellules à un stade avancé : comparaison de la survie en vie réelle

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

L’analyse complémentaire des données de la cohorte française KBP-2010 (Cancer Broncho-Pulmonaire) a permis de mieux comprendre les caractéristiques des patients à l’inclusion, la prise en charge thérapeutique du cancer pulmonaire à petite cellules avancé (ES-SCLC, Extensive-Stage-Small Cell Lung Cancer) et la survie en vie réelle.

  • L’immense majorité des sujets de la cohorte KBP était à un stade IV d’ES-SCLC,
  • Les patients qui recevaient du cisplatine + étoposide (Cis-E) étaient globalement plus jeunes et avaient un meilleur état de santé que ceux qui recevaient du carboplatine + étoposide (Carb-E).
  • La survie globale médiane des patients traités par chimiothérapie en première ligne variait de 7 à 10 mois.
  • Les patients traités par cisplatine + étoposide avaient une meilleure survie globale à un an.

Ces résultats confirment que les données de survie globale mise en évidence dans l’essai IMpower133 sont transposables en vie réelle.

 

Pourquoi est-ce important ?

En France, environ 5.000 nouveaux cas de cancer du poumon à petites cellules sont diagnostiqués chaque année. Cela représente environ 15% des cas de cancer du poumon. Il s’agit d’un cancer particulièrement agressif, qui est majoritairement diagnostiqué à un stade avancé, ce qui signe souvent un mauvais pronostic. L’étude IMpower133 est une étude de phase III portant sur l’efficacité chez les patients souffrant d’ES-SCLC. Elle a démontré que la combinaison d’une immunothérapie (atézolizumab), en association avec le carboplatine et l’étoposide (Carb+E) en traitement de première ligne, améliore la survie globale médiane par rapport à l’association Carb+E seule (12,3 mois versus 10,3 mois, hazard ratio 0,73), ainsi que la survie sans progression (5,2 mois versus 4,3 mois, HR 0,77). 

 

Méthodologie

FRESC (French real-word ES-SCLC cohorte) est une analyse complémentaire des données de patients ES-SCLC de la cohorte française KBP-2010. Une population cible de première ligne (L1) a été identifiée (n=796, population KBP), afin de décrire les caractéristiques de patients à l’inclusion, les traitements reçus et la survie globale. 

Une sous-population a été définie (KPB-PS_0/1). Il s’agissait de patients qui répondaient au critère d’inclusion de l’étude IMpower133 avec un score de performance (PS) ≤1 (n=394). Puis des sous-groupes ont été déterminés en fonction des protocoles de chimiothérapie utilisés pour la population L1 : carboplatine ou cisplatine + étoposide (sous-groupe Carb-E ou Cisp-E).

 

Principaux résultats

Au moment du diagnostic, 84,9% des patients de la cohorte KBP avaient un cancer ES-SCLC de stade IV (âge médian 66 ans, principalement des hommes (76,6%), fumeurs (59,0%), PS≤1 (59%)).

Les patients qui recevaient le protocole Cisp-E étaient globalement plus jeunes (âge médian 61 ans et plus en forme (25,5% avaient un PS≥2) que ceux qui recevaient le protocole Carb-E (71 ans, 44,1% avaient un PS≥2). Les mêmes tendances ont été observées dans la population KBP-PS_0/1. Parmi les patients en première ligne de traitement, un traitement à base de Cisplatine ou Carboplatine associé à l’étoposide était administré chez 88,2% de la population KBP et chez tous les patients du sous-groupe KBP-PS_0/1. 

Dans la cohorte KBP, la survie globale médiane des patients ES-SCLC L1 variait de 7,0 mois pour les sujets du sous-groupe Carb-E et 9,6 mois pour les sujets traités par Cisp-E. 

Dans le sous-groupe KBP-PS-0/1, la survie globale médiane était respectivement de 8,2 mois et 10,0 mois pour ces deux protocoles. 

 

Financement

Étude financée par le laboratoire Roche.