Cancer : nouvelles données sur le risque associé lors de l’initiation d’un DMARD
- Wetzman A & al.
- Arthritis Care Res (Hoboken)
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude a évalué le risque de récidive ou de nouveau cancer lors de l’exposition à un traitement par DMARD chez des sujets ayant des antécédents de cancer et atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR), de spondylarthrite axiale (SpA) ou de rhumatisme psoriasique (RhumPso).
- La méta-analyse menée montre qu’en dehors des cancers cutanés (mélanome compris), il n’existerait pas de sur-risque de récidive de cancer ou de développement d’un nouveau cancer lors de l’initiation d’un traitement de fond biologique (DMARDb) dans cette population.
Intérêt de ces données
Les patients souffrant de PR sont plus à risque de cancer que la population générale, notamment vis-à-vis du lymphome et du cancer du poumon. Les DMARDb et en particulier les anti-TNF ont initialement été suspectés d’augmenter le risque de cancer. Les données de sécurité n’ont cependant montré aucune augmentation du risque de cancer (solide et lymphome) chez les patients atteints de PR sans antécédent de cancer. En revanche, le risque de cancer cutané (hors mélanome) semble augmenté sous anti-TNF par rapport aux patients sous placebo ou sans DMARDb. Des recommandations suggèrent de décaler l’initiation d’un traitement par DMARDb ou DMARDts (traitement de fond synthétiques dirigés sur une cible particulière) 5 ans après la rémission oncologique chez les patients ayant une arthrite inflammatoire. Enfin, la plupart des études cliniques excluent ce groupe de patients, ce qui limite l’utilisation des DMARDb dans cette population et favorise l’insuffisance du contrôle de la maladie rhumatologique. D’où l’intérêt de cette méta-analyse.
Méthodologie
Une recherche systématique de la littérature a permis d’identifier les articles publiés jusqu’en juin 2019 qui ont évalué les patients atteints de PR, SpA ou RhumPso, ayant des antécédents de cancer et traités par DMARDb ou synthétiques ciblés (DMARDts). Une méta-analyse a ensuite comparé le taux de récidive ou de survenue d’un nouveau cancer entre les patients avec ou sans DMARDb.
Principaux résultats
Sur les 24 études observationnelles portant sur des patients atteints d’arthrite inflammatoire chronique, seules 12 ayant inclus des sujets atteints PR et traités par DMARDb ont été retenues et incluses dans la méta-analyse. Les effectifs des études ayant inclus des sujets atteints de SpA et de Rhum Pso étaient trop faibles et/ou avaient un nombre trop important de données manquantes.
Le risque global de récidive de cancer ou de développement d’un nouveau cancer n’était pas significativement augmenté chez les sujets PR traités par DMARDb ou anti-TNF par rapport à ceux qui ne recevaient pas ces traitements : respectivement rapport de risque (RR) 1,09 [0,92-1,32], p=0,31, I2=8% et RR 1,11 [0,85-1,46], p=0,45, I2=48%.
Concernant les patients sous rituximab, ni le risque global de cancer (0,79 [0,41-1,53], p=0,65, I2=0%), ni le risque de cancer du sein (1,21[0,84-1,72], p=0,31, I2=0%) n’étaient augmentés par rapport à ceux qui n’étaient pas traités par cette molécule. Seul le risque de cancer cutané s’est révélé significativement plus important sous rituximab versus les patients non traités par rituximab (1,32 [1,02-1,72], p=0,04, I2=0%).
En revanche, le risque de cancer cutané hors mélanome n’était pas significativement augmenté, ni sous DMARDb, ni sous anti-TNF.
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