Cancer : la e-santé comme levier de la prise en charge
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
Un article publié dans le Bulletin du Cancer amène à réfléchir sur la place de la e-santé comme outil d’optimisation des soins et en particulier des soins de support oncologiques.
La pandémie de COVID-19 a été un accélérateur de la transformation digitale de notre société. La santé comme toutes les industries vit sa propre révolution numérique englobée sous le terme de « e-santé », dont la définition n’est pas toujours clairement définie mais qui s’appuie sur toutes les actions de digitalisation du secteur. Au sein de cette offre, on peut distinguer les outils d’échanges d’informations entre différents services hospitaliers, ou entre la médecine de ville et l’hôpital. La télésanté regroupant la télémédecine et la santé mobile (ou m-santé, incluant applications mobiles (Apps) et objets connectés en lien avec la santé) et enfin la robotique.
La seule reconnue à ce jour : la télémédecine
Le statut légal associé à la télémédecine en France la caractérise comme un acte médical réalisé via les technologies de la e-santé. Cinq modalités de mise en œuvre de la télémédecine ont été définis : téléconsultation, télésurveillance médicale, téléassistance médicale, télé-expertise, régulation médicale.
La digitalisation dans les maladies chroniques et le cancer
La prise en charge du cancer est aujourd’hui de plus en plus centrée sur le patient. Les soins de supports, qui viennent soutenir les traitements antitumoraux et les soins palliatifs, visent à assurer la meilleure qualité de vie possible au patient, intégrant les dimensions physiques, psychologiques et sociales. La digitalisation de certaines pratiques de soins pourrait en faciliter l’accès.
La santé vit sa révolution digitale
L’impulsion est donnée par l’État français lui-même qui a établi une feuille de route spécifique pour accélérer le virage numérique en santé. Cette feuille de route repose sur cinq grandes orientations portées par l’Agence du numérique en santé (ANS) : « renforcer la gouvernance du numérique en santé ; intensifier la sécurité et l’interopérabilité des systèmes d’information en santé ; accélérer le déploiement des systèmes d’information en santé ; accélérer le déploiement des services numériques socles ; soutenir l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs. »
L’ANS assure plusieurs missions complémentaires : elle soutient l’innovation en e-santé, pose des règles communes, porte des projets numériques d’intérêt national, et accompagne les acteurs de la e-santé. Prochainement, elle créera également un espace de présentation des applications numériques en santé respectant le Règlement général des protections des données (RGPD) et fiables.
Un portail patients permet à ces derniers d’avoir accès à leurs documents administratifs, historiques d’interventions, données médicales (prochain rendez-vous, examens réalisés, …). Le patient peut partager son dossier avec son médecin généraliste ou les spécialistes qui le prennent en charge. Ce portail permet au patient de poser des questions, de transmettre des éléments complémentaires. Dans le domaine de l’oncologie, nombreux sont les centres qui ont développé leur propre portail numérique d’accès au dossier médical pour le patient.
La e-santé améliore l’accès aux informations et la communication des professionnels de santé entre eux et avec le patient. Elle contribue également à améliorer le diagnostic, la prédiction de la réponse au traitement ou du risque de récidive. Elle intervient également à plusieurs niveaux de la prise en charge oncologique : suivi clinique, suivi du traitement, suivi post-thérapeutique, gestion des symptômes, de l’activité physique, de la sexualité, des soins de support non médicamenteux, de la détresse psychologique, de la nutrition…
Les auteurs de cet article mentionnent que le déploiement des outils associés à la e-santé nécessitera un accompagnement spécifique de certains patients et professionnels de santé, un point à ne pas négliger.
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