Cancer du vagin en France entre 1990 et 2018
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- En France, le cancer du vagin reste une tumeur maligne rare survenant principalement chez les femmes âgées.
- Une diminution significative de l’incidence a été observée sur le territoire national depuis 1990.
- Cependant, la survie nette standardisée sur l’âge, des femmes les plus récemment diagnostiquées est faible : 74% un an après le diagnostic et 45% cinq ans après.
Les auteurs évoquent plusieurs facteurs de risque, notamment l’infection à Papillomavirus (HPV), ce qui pourrait expliquer « pourquoi les femmes ayant des antécédents de cancer du col de l’utérus ont un risque accru de développer un carcinome épidermoïde du vagin après hystérectomie », et le tabagisme : « il est bien connu que le tabac favorise la persistance de l’infection à HPV. »
Pourquoi est-ce important ?
Cette étude française présente pour la première fois les tendances d’incidence du cancer du vagin sur une longue période (près de 30 ans), ainsi que la survie des femmes diagnostiquées récemment. En France, il est trop tôt pour constater le bénéfice de la vaccination contre le Papillomavirus humain sur ce cancer qui touche surtout les femmes âgées.
Méthodologie
Le réseau des registres français du cancer (FRANCIM) a permis d’accéder aux données de femmes ayant eu un diagnostic de cancer du vagin invasif diagnostiqué entre 1990 et 2015 et suivies jusqu’en 2018. Ainsi, les tendances d’incidence ont pu être analysées. La survie nette a été évaluée sur les cas les plus récemment diagnostiqués, c’est-à-dire entre 2010 et 2015.
Principaux résultats
En 2018, 162 nouveaux cas de cancer du vagin invasifs auraient été diagnostiqués. Ce cancer représenterait donc 0,9% de l’incidence des cancers liés à la sphère génitale chez les femmes (soit 17.337 femmes). L’âge médian au diagnostic était de 75 ans. Seuls 7,4% des femmes avaient moins de 50 ans au moment du diagnostic.
En 2018, l’incidence du cancer invasif du vagin augmentait régulièrement à partir de l’âge de 40 ans avec une nette accélération après 75 ans pour atteindre un pic d’incidence de 2,9/100.000 patientes-années entre 90-94 ans.
Entre 1990 et 2018, le nombre de cancers du vagin a diminué de 36% au sein de la population française et le taux d’incidence standardisé a diminué de 3% par an. Une diminution similaire du taux d’incidence a été constatée plus récemment entre 2010 et 2018.
La survie globale (évaluée sur 227 cas diagnostiqués entre 2010 et 2015) était de 68% un an après le diagnostic et de 35% à cinq ans. Et la survie nette normalisée selon l’âge était de 74% et 45% respectivement.
Cinq ans après le diagnostic, il y avait peu de différence entre la survie globale et la survie nette (35% et 39% respectivement).
La survie nette diminuait de façon constante avec l’âge passant de 78% à 5 ans chez les femmes de 40 ans à 27% chez les femmes de 80 ans. La surmortalité était plus élevée immédiatement après le diagnostic et ce d’autant plus que le diagnostic avait été porté à un âge avancé. Cette surmortalité était particulièrement nette dans l’année qui suivait le diagnostic, et elle était 3 fois plus importante à 80 ans qu’à 40 ans.
Principale limitation
L’incidence et la survie par types histologiques spécifiques n’ont pas pu être analysées du fait du faible nombre de cas.
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