Cancer du sein : une étude évalue l’acupuncture pour les douleurs articulaires liées aux inhibiteurs de l’aromatase

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Contexte

  • Les bénéfices des inhibiteurs de l’aromatase (IA) dans le cadre du traitement du cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs sont bien établis.
  • Le revers de la médaille est que les IA entraînent fréquemment des douleurs articulaires (douleur et raideur).
  • Les douleurs articulaires liées aux IA sont associées à une non-observance du traitement par IA chez plus de 50 % des patients.
  • Le rapport initial de cet essai clinique randomisé (SWOG S1200) avait révélé qu’un cycle court de traitement par acupuncture pour traiter les douleurs articulaires liées aux IA chez les femmes atteintes d’un cancer du sein précoce était associé à une réduction des douleurs à court terme.

À retenir

  • Le nouveau rapport de cet essai clinique randomisé (SWOG S1200) indique que le bénéfice de l’acupuncture pour les douleurs articulaires liées aux IA était toujours évident à 52 semaines.
  • L’acupuncture a le potentiel de réduire la dépendance aux médicaments contre la douleur.

Pourquoi est-ce important ?

  • Ces résultats suggèrent qu’un cycle court d’acupuncture est associé à un bénéfice à long terme dans le cadre des douleurs articulaires liées aux IA.
  • Les généralistes et les spécialistes doivent envisager d’encourager les patientes souffrant de douleurs articulaires liées aux IA à réaliser un cycle court d’acupuncture.

Méthodologie

  • Un essai clinique randomisé multicentrique a comparé l’acupuncture véritable (AV) à l’acupuncture factice (AF) et à un groupe témoin sur liste d’attente (TA) chez 226 femmes atteintes d’un cancer du sein précoce (stades I à III).
  • L’essai a été mené dans 11 centres aux États-Unis entre 2012 et 2016.
  • Les patientes étaient éligibles à participer si leurs douleurs articulaires liées aux IA correspondaient à un score de 3 ou plus à l’item relatif à la pire douleur de l’Inventaire abrégé de la douleur (Brief Pain Inventory-Worst Pain, BPI-WP ; les scores allant de 0 à 10, 10 représentant la douleur la plus intense).
  • L’acupuncture a été administrée sur une période de 12 semaines (2 séances par semaine pendant 6 semaines, puis 1 seule séance par semaine pendant les 6 semaines suivantes).
  • Les patientes ont été suivies pendant 52 semaines.
  • Critère d’évaluation principal : le score BPI-WP à 52 semaines, corrigé pour prendre en compte la douleur à l’inclusion et les facteurs de stratification.
  • À 24 semaines, toutes les participantes ont reçu des bons pour 10 sessions supplémentaires d’AV à utiliser avant la visite à 52 semaines.
  • Financement : Instituts nationaux américains de la santé (National Institutes of Health, NIH).

Principaux résultats

  • Le score BPI-WP moyen à l’inclusion était de 6,77 dans le groupe AV, de 6,38 dans le groupe AF et de 6,40 dans le groupe TA.
  • À 52 semaines, le groupe AV présentait des scores BPI-WP inférieurs de 1,08 point par rapport au groupe AF (P = 0,01) et inférieurs de 0,99 point par rapport au groupe TA (P = 0,03).
  • À 52 semaines, le groupe AV présentait un score d’interférence de la douleur au BPI inférieur de 0,58 point (degré auquel la douleur interférait avec la vie quotidienne), par rapport au groupe AF (P = 0,05).
  • Des semaines 24 à 52, 13,2 % du groupe AV, 11,3 % du groupe AF et 10,6 % du groupe TA ont rapporté avoir eu recours à des sessions supplémentaires d’acupuncture.
  • Le taux d’arrêt des IA tout au long des 52 semaines était de 12,1 %, et ce taux ne différait pas selon le groupe d’intervention.
  • Chez les patientes n’ayant pas rapporté l’utilisation d’analgésiques à l’inclusion, la nouvelle utilisation d’analgésiques par le groupe AV (45,5 %) était non significativement plus faible que celle observée dans le groupe AF (69,6 % ; P = 0,06) et dans le groupe TA (66,7 % ; P = 0,09).

Limites

  • Il n’y a pas de consensus entre les experts dans ce domaine concernant une définition unique d’une amélioration significative de la douleur, ce qui complique l’interprétation des résultats.