Cancer du sein : une consommation élevée de café et de thé améliore-t-elle les symptômes du cancer et la survie ?

Pourquoi est-ce important ?

• Il s’agit de l’étude la plus importante et la plus longue en son genre, et de la première à évaluer les symptômes courants du cancer et les degrés de progression de la maladie (c.-à-d., la survie sans maladie [SSM] invasive et la SSM à distance) en plus de la survie globale (SG).

Méthodologie

• Cette étude, appelée CANTO, était une cohorte prospective incluant 3 788 patientes atteintes d’un cancer du sein (de stade I à III) dans 26 centres en France.
• La consommation de café et de thé a été déterminée à partir des réponses au questionnaire sur la fréquence alimentaire (Food Frequency Questionnaire, FFQ) dûment validé.
• Les participantes ont répondu au FFQ au moment du diagnostic, au cours de l’année suivant le diagnostic, puis tous les 3 mois de l’année 2 à l’année 4. Au total, 13 évaluations ont été réalisées. Les réponses ont été regroupées en quatre catégories : faible consommation (moins de 1 tasse/jour), consommation modérée (2 tasses/jour), consommation élevée (3 tasses/jour) et consommation très élevée (au moins 4 tasses/jour). La consommation faible a été utilisée comme groupe de référence pour toutes les analyses.
• Trois questionnaires dûment validés ont été utilisés afin d’évaluer le fonctionnement et les symptômes courants du cancer.
• La progression de la maladie et la survie étaient regroupées en trois critères : la SSM invasive (SSMi), la SSM à distance (SSM-D) et la SG.
• Financement : Agence nationale de recherche ; fondation de la Société américaine d’oncologie clinique (American Society of Clinical Oncology, ASCO) ; Fondation Susan G. Komen ; autres.

Principaux résultats

• L’âge moyen de la cohorte au moment du diagnostic était de 56,1 ans.
• La consommation de café et de thé est restée stable au cours de l’étude.
• Au fil du temps, une détérioration significative de la qualité de vie a été observée, mais aucune différence n’a été identifiée avec une consommation de café et de thé très élevée, comparativement à une consommation faible. La qualité de vie a été évaluée à l’aide du questionnaire à 30 items appelé EORTC QLQ-C30, ou 30 items principaux du Questionnaire sur la qualité de vie de l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (European Organization for Research and Treatment of Cancer Quality-of-Life Questionnaire Core 30) :
  • Ce questionnaire porte notamment sur les symptômes courants du cancer, tels que fatigue, douleur, nausées/vomissements, insomnie et perte d’appétit.
• Aucune différence n’a été observée entre une consommation très élevée et une consommation faible pour les dimensions physiques, émotionnelles et cognitives de la fatigue (évaluées par le questionnaire EORTC QLQ-FA12), ou pour l’anxiété et la dépression (évaluées par l’échelle hospitalière de l’anxiété et de la dépression [Hospital Anxiety and Depression Scale]).
• Aucune différence n’a été observée entre une consommation très élevée et une consommation faible au niveau de la SSMi, de la SSM-D et de la SG.
• De plus, aucune différence n’a été observée avec une consommation modérée et élevée de café et de thé (comparativement à une consommation faible).

Limites

• La méthodologie de l’étude était observationnelle.
• Le suivi des résultats de survie était à court terme.