Cancer du sein, radiothérapie et COVID-19
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude menée sur une petite cohorte de femmes françaises traitées par radiothérapie à un stade précoce de cancer du sein tout en étant infectées par le SARS-CoV-2 montre que le profil de toxicité à 6 mois, n’est pas aggravé par l’infection. Si ces résultats nécessitent d’être confirmés par des études de plus large envergure, ils suggèrent que les lésions initiales ou les séquelles pulmonaires de la COVID-19 ne sont pas accentuées par la radiothérapie pour cancer du sein.
Pourquoi est-ce important ?
La pandémie a nécessité une réorganisation de l’offre de soins. Ces données suggèrent qu’il n’est pas nécessaire d’envisager de retarder une prise en charge par radiothérapie en cas d’infection. Cette étude est la première étude prospective à avoir évalué la toxicité de la radiothérapie pour cancer du sein chez les femmes positives au SARS-CoV-2.
Méthodologie
Cette étude prospective monocentrique a porté sur des femmes traitées pour cancer du sein à un stade précoce par radiothérapie entre mars et juin 2020 et atteintes de COVID-19 (infection objectivée par un test RT-PCR positif et/ou tomodensitométrie pulmonaire et/ou symptômes cliniques évocateurs). L’irradiation consistait à cibler le sein ou la paroi thoracique, ainsi que les ganglions lymphatiques si nécessaire. Les femmes ont eu un examen de suivi 6 mois après la fin de leur radiothérapie, avec mammographie et tomodensitométrie pulmonaire.
Principaux résultats
Au global, 350 femmes ont été incluses dans les analyses. Sur l’ensemble de la cohorte, 63% ont été traitées par hypofractionnement avec une dose conventionnelle de 50 Gy en 25 fractions et 36% avec une dose de 40 Gy en 15 fractions. Parmi elles, 16 ont présenté des symptômes cliniques d’infection par le SARS-CoV-2, dont 12 ont été confirmées par scanner et PCR. L’âge médian de cette cohorte de douze femmes était de 56 ans. Une analyse détaillée a été réalisée sur ces patientes en particulier.
Durant la période de radiothérapie, neuf ont développé des radiodermites (grade 1 pour 66%, grade 2 pour 8%). Deux femmes ayant eu une irradiation ganglionnaire ont développé une oesophagite de grade 2.
La toxicité retardée a été évaluée 6 mois après la fin de la radiothérapie. Aucune séquelle pulmonaire liée au SARS-CoV-2 ou à la chimiothérapie n’a été mise en évidence sur les tomodensitométries. Une femme a présenté une dyspnée en lien avec la COVID et deux une fibrose.
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