Cancer du sein : quelle est la qualité de vie à long terme après chimiothérapie adjuvante ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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À retenir

  • Au global 4 trajectoires de qualité de vie ont été mises en évidence.
  • Un peu plus de 8 femmes sur 10 ont une qualité de vie très bonne à excellente au moment du diagnostic et la conservent durant au moins les 4 années qui suivent.
  • Les autres ont soit une qualité de vie mauvaise dès le diagnostic et la conservent, soit une bonne qualité de vie au diagnostic mais voient celle-ci se dégrader dans le temps.
  • Plusieurs facteurs de risque présents au diagnostic ou plus tard ont été associés à ces trajectoires de qualité de vie dégradée.

Pourquoi est-ce important ?

Mettre en évidence différentes trajectoires et facteurs de risque modifiables associés permet d’apporter une vigilance sur ce point dans le suivi des patientes post-chimiothérapie pour cancer du sein et la mise en place de programmes adéquats de suivi.

Méthodologie

Des femmes atteintes de cancer du sein (stade I-III) recevant une chimiothérapie dans le cadre de l’étude CANTO (CANcer TOxicity) ont été incluses et la trajectoire de leur qualité de vie analysée via l’European Organisation for Research and Treatment of Cancer Quality of Life Questionnaire-C30 Summary Score).

Principaux résultats

Au global les données de 4.131 femmes (âge moyen 53,2 ans) ont été analysées. Parmi elles, 28,2% étaient en surpoids, 19,4% obèses, 45,0% insuffisamment actives physiquement, 19,7% fumeuses actives et 13,3% consommaient de l’alcool quotidiennement.

Le suivi sur quatre ans a permis de mettre en évidence 4 trajectoires spécifiques de qualité de vie. 

  • La majorité des patientes (51,7%) conservaient une excellente qualité de vie depuis le diagnostic et durant les quatre années de suivi. 
  • Un peu moins d’un tiers (31,7%) avaient une qualité de vie très bonne au diagnostic et la conservaient.
  • 10,0% d’entre elles avaient une très bonne qualité de vie au diagnostic mais celle-ci se dégradait rapidement au cours de la première année et elles ne retrouvaient pas la qualité de vie initiale.
  • Enfin, 6,6% des femmes avaient d’emblée une mauvaise qualité de vie et la conservaient dans le temps.

Les femmes qui avaient les comportements de vie les plus sains étaient plus susceptibles d’avoir une qualité de vie parmi les plus favorables. Les facteurs de risque de dégradation de la qualité de vie mis en évidence étaient l’obésité, le tabagisme actif, le jeune âge, le faible niveau de revenus, la présence de comorbidités et la prise d’hormonothérapie.