Cancer du sein : quel serait l’apport d’un test génétique en routine ?
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude vient d’explorer le rapport coût/efficacité du recours systématique à l’utilisation du test Oncotype DX® qui évalue l'expression de 21 gènes liés au cancer par rapport aux approches standards s’appuyant sur des décisions thérapeutiques basées uniquement sur les caractéristiques clinicopathologiques.
- Par rapport aux approches standards, l’utilisation systématique de ce test chez des femmes atteintes de cancer du sein précoce, HR+/HER2- (récepteurs hormonaux positifs/récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain négatif) permet d’améliorer le pronostic et la qualité de vie des patientes tout en faisant des économies de santé.
- Les auteurs ont précisé que « le bénéfice de la signature des 21 gènes a été évident dans toutes les sous-populations évaluées par le modèle, c’est-à-dire chez les femmes pré- et post-ménopausées avec une maladie HR+/HER2-, N0 et post-ménopausées HR+/HER2-, N1 ».
Pourquoi est-ce important ?
Dans 70% des cas, le cancer du sein est de sous-type HR+/HER2-. La signature génétique de la tumeur permet d’identifier des facteurs pronostiques et le traitement le plus approprié. Le test Oncotype DX® évalue l’expression de 21 gènes liés au cancer et permet d’estimer le risque de récidive et le bénéfice de la chimiothérapie. Compte tenu de la prévalence de ce cancer et des dépenses de santé associées (2,5 milliards d’euros en France en 2009), il est urgent d’optimiser les prises en charge.
Méthodologie
Les femmes incluses provenaient de la cohorte FRESH (French Early Breast Cancer). Elles étaient atteintes d’un cancer du sein HR+/HER2-, N0. L’objectif de cette étude était d’évaluer le rapport coût-efficacité du test Oncotype DX® par rapport aux soins standards (incluant uniquement l’évaluation du risque clinicopathologique) chez des femmes atteintes de cancer du sein précoce HR+/HER2- en France, situation clinique considérée comme à risque élevé de récidive à distance.
Principaux résultats
Par rapport à l’approche standard, le recours au test Oncotype DX® a contribué à améliorer l’état de santé des femmes chez lesquelles il a été utilisé avec respectivement 14,50 et 14,50 QALY (quality-adjusted life year) et un nombre cumulé d’années de vie gagnées de 18,59 et 19,96 par patiente. L’usage du test Oncotype DX® réduisait les coûts totaux – estimés sur un horizon de vie – de 3.412 euros avec par rapport à l’approche standard (66.554 euros versus 69.966 euros). D’autres économies sont venues complétées celles-ci : notamment une baisse des coûts associés aux arrêts maladie liés au recours au scanner (-3.274 euros), aux traitements adjuvants (-1.106 euros) et à la gestion des effets indésirables graves associés (-792 euros).
L’utilisation du test a permis de diminuer le recours au scanner de 55,2% et la survenue à long terme de leucémie myéloïde aiguë (-55,1%) et d’insuffisance cardiaque chronique (-11,0%).
Les patientes ayant bénéficié du test Oncotype DX® ont bénéficié de 6 mois de vie supplémentaires sans récidive du cancer du sein par rapport aux autres femmes. La probabilité que le test Oncotype DX® soit rentable par rapport à l’approche standard était de 99% pour un seuil de consentement à payer de 5.000 euros/QALY et de 100% pour un seuil de 20.000 euros/QALY.
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