Cancer du sein : prédire la fatigue
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
À l’occasion d’Octobre Rose, le mois consacré au cancer du sein chaque année, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a rappelé que ce cancer est un de ses principaux axes de recherche. Elle l’illustre par deux travaux publiés cette année sur le sujet.
Prédire la fatigue liée au cancer
La fatigue est dite sévère lorsqu’elle a un impact majeur sur les activités de la vie quotidienne et la qualité de vie. De très nombreuses femmes l’éprouvent après le diagnostic de cancer du sein : respectivement 35,6%, 34%, et 31,5% des patientes un an, deux ans et jusqu’à quatre ans après. Une équipe Inserm associée à des chercheurs de l’Institut Gustave Roussy (Paris) ont mis au point un algorithme prédictif de cette fatigue en exploitant les données de la cohorte CANTO, qui a recruté plus de 12.000 femmes porteuses d’un cancer du sein et suivies pendant dix ans.
L’algorithme est basé sur le repérage des facteurs de risque de la fatigue sévère : le jeune âge, un IMC (indice de masse corporelle) élevé, le tabagisme, l’anxiété, l’insomnie, la douleur ressentie avant le début des traitements, la fatigue préexistante aux traitements et l’hormonothérapie.
Grâce à cet outil, les thérapeutes pourront mettre en place une prise en charge précoce et personnalisée : soutien psychologique, séances d’activité physique adaptées, de méditation pleine conscience, accompagnement pour un sevrage tabagique ou conseils nutritionnels.
Un facteur protecteur des cellules favorisant la diffusion du cancer
L’enzyme TREX1 a pour fonction de détruire l’ADN des virus tentant d’infecter les cellules de l’organisme. La prolifération et la migration des cellules cancéreuses entraîne leur déformation et leur compression des cellules cancéreuses, mais aussi celles des cellules saines, aboutissant à la rupture de leur noyau. L’ADN qu’il contient peut alors entrer en contact avec TREX1, qui le détruit. Les métastases cancéreuses sont facilitées.
Ces phénomènes ont été mis en évidence par une équipe Inserm associée à des chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et de l’Institut Curie. Leurs travaux s’orientent à présent sur l’identification de molécules capables de bloquer l’enzyme TREX1. Ils pourraient avoir un intérêt encore plus large que le domaine oncologique, puisque cette enzyme est également impliquée dans la modulation de l’inflammation et dans le processus du vieillissement.
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