Cancer du sein : ne pas négliger la cardiotoxicité à distance du traitement
- Mery B & al.
- Am J Clin Oncol
- Nathalie Barrès
- Résumé d’articles
À retenir
- Une étude française a montré que l’incidence cumulée à 5 ans des évènements cardiovasculaires post-traitement du cancer du sein atteindrait 7%.
- L’existence d’un risque cardiovasculaire préexistant, d’une tumeur de grade III et d’une hypertension artérielle, favoriserait la survenue de ces évènements cardiovasculaires.
Les progrès thérapeutiques du traitement du cancer du sein ont conduit à une amélioration de la survie globale à 5 ans. Le risque d’événements indésirables retardés liés aux traitements sont de fait plus fréquents, notamment la cardiotoxicité.
Méthodologie
Les données proviennent de femmes traitées pour cancer du sein en 2010 et 2011 dans un centre de cancérologie français (Léon Bérard). Le modèle prédictif multivarié d’Abdel-Qadir - permettant de prédire le risque d’événement cardiovasculaire post-traitement du cancer du sein - a été utilisé pour évaluer la probabilité du développement d’un événement cardiovasculaire.
Principaux résultats
Sur les 943 femmes atteintes de cancer du sein incluses (âge moyen au diagnostic 56,6 ans, IMC moyen 25,3 kg/m2), 4,7% avaient une maladie métastatique au diagnostic et 12,9% une tumeur de stade III (classification UICC-Union Internationale Contre le Cancer). La plupart des tumeurs étaient positives aux récepteurs hormonaux (78,6%).
Sur l’ensemble de la population, 41,1% avaient reçu une chimiothérapie avant de bénéficier d’une radiothérapie et 9,7% une chimiothérapie néoadjuvante. Plus de 50% des femmes avaient des facteurs de risque cardiovasculaire : diabète (6,4%), hypertension (26,1%) ou un taux de cholestérol élevé (13,3%). Au cours des 5 années de suivi, 8,8% des femmes ont présenté au moins un événement cardiovasculaire, soit une incidence cumulée de 0,07 [0,055-0,088] à 5 ans.
L’incidence cumulée à 5 ans de la fibrillation auriculaire était de 0,01 [0,005-0,018].
Parmi les événements cardiovasculaires, les complications thrombo-emboliques étaient les les plus fréquents, avec 14 embolies pulmonaires, 36 thromboses veineuses profondes, 5 cas combinant les deux et 5 thromboses veineuses superficielles.
Les facteurs associés au risque de développer un événement cardiovasculaire étaient la présence de maladies cardiovasculaires préexistantes, en particulier un antécédent de syndrome coronarien aigu qui multipliait par plus de 5 le risque de développer un événement cardiovasculaire (hazard ratio (HR) 5,28 [2,16-12,88], p<0,05), un cancer du sein de grade 3 selon la gradation de Scarff-Bloom-Richardson (HR 1,95 [1,21-3,15], p=0,006) et la présence d’une hypertension artérielle (HR 1,78 [1,07-2,97], p=0,028).
L’indice-c était <0,7, soulignant que le score d’Abdel-Qadir ne permettait pas de valider la concordance de ce score et du risque d’événement cardiovasculaire dans la population étudiée. Ces résultats invitent donc à prédire le risque d’événement cardiovasculaire en couplant le score d’Abdel-Qadir avec d’autres facteurs comme le grade de Scarff-Bloom-Richardson par exemple.
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