Cancer du sein métastatique HR+ : un essai compare le sacituzumab govitécan à la chimiothérapie

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À retenir

  • Le sacituzumab govitécan (SaG), un conjugué anticorps dirigé contre l’antigène de surface cellulaire trophoblastique 2 (trop-2) et médicament inhibiteur de la topoisomérase, s’est avéré supérieur au traitement à la discrétion du médecin (TDM) par chimiothérapie à agent unique, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein avancé inopérable ou métastatique à récepteurs hormonaux positifs (Hormone Receptor-positive, HR+)/récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain négatif (Human Epidermal Growth Factor Receptor 2-negative, HER2-).

Pourquoi est-ce important ?

  • Le SaG est autorisé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) et l’Agence européenne des médicaments (European Medicines Agency, EMA) pour le traitement du cancer du sein triple négatif métastatique après au moins deux chimiothérapies séquentielles antérieures à agent unique.
  • Cet essai de phase III, dénommé TROPiCS-02, est le premier à évaluer le SaG dans le cadre du cancer du sein avancé ou métastatique HR+/HER2-.
  • S’il était autorisé pour cette indication, le SaG supplanterait la chimiothérapie séquentielle à agent unique comme traitement de deuxième intention après une endocrinothérapie de première intention associée à une inhibition des kinases 4/6 dépendantes des cyclines (Cyclin-Dependent Kinase 4/6 inhibition, CDK4/6i). Cette dernière association est connue pour prolonger la survie globale (SG) pendant plus de cinq ans, mais une résistance endocrinienne finit par émerger.

Méthodologie

  • TROPiCS-02 est un essai international randomisé comparant le SaG (10 mg/kg par voie intraveineuse 1 fois par semaine aux jours 1 et 8 tous les 21 jours) au TDM par chimiothérapie (éribuline, vinorelbine, capécitabine ou gemcitabine) dans le cadre du cancer du sein HR+/HER2- avancé (localement récidivant et inopérable) ou métastatique, résistant à l’endocrinothérapie et traité par chimiothérapie.
  • 272 patientes ont reçu du SaG, tandis que 271 ont reçu un TDM par chimiothérapie.
  • Le critère d’évaluation principal était la survie sans progression (SSP), telle qu’évaluée par une revue centrale indépendante en aveugle.
  • Financement : Gilead Sciences, Inc.

Principaux résultats

  • L’âge médian des patientes était de 56 ans, et 95 % présentaient des métastases viscérales après l’administration d’une endocrinothérapie en contexte métastatique pendant au moins 6 mois (86 %) et d’une CDK4/6i pendant plus de 12 mois (40 %).
  • Les patientes avaient reçu une médiane de trois chimiothérapies antérieures à agent unique (57 % avaient reçu au moins 3 lignes de traitement).
  • La durée médiane du suivi était de 10,2 mois.
  • Le groupe SaG a obtenu une SSP médiane plus longue (5,5 mois, contre 4,0 mois de TDM par chimiothérapie), avec un rapport de risque (RR) de 0,66 (P = 0,0003), ce qui représente une réduction de 34 % du risque de progression ou de décès.
  • Le taux de SSP à 6 mois était de 46 % avec le SaG, contre 30 % avec le TDM par chimiothérapie, et de 21 % contre 7 % à 12 mois, respectivement.
  • Les données concernant la SG médiane n’étaient pas encore matures, avec un RR non significatif de 0,84 (P = 0,14).
  • Le groupe SaG présentait un taux de bénéfice clinique plus élevé de 34 %, contre 22 % avec le TDM par chimiothérapie.
  • Le délai médian de réponse était similaire entre les deux groupes (2,9 mois contre 2,7 mois, respectivement).
  • Le profil de sécurité d’emploi était gérable ; les événements indésirables liés au traitement de grade supérieur ou égal à 3 les plus fréquents étaient la neutropénie (51 % avec le SaG, contre 38 % avec le TDM par chimiothérapie), la leucopénie (9 % contre 5 %, respectivement) et la diarrhée (9 % contre 1 %, respectivement).
  • Les événements indésirables liés au traitement les plus fréquents, tous grades confondus, étaient la neutropénie (70 % contre 54 %), la diarrhée (57 % contre 16 %) et les nausées (55 % contre 31 %).

Limites

  • Un petit nombre de patientes affectées de manière aléatoire dans le groupe TDM par chimiothérapie (n = 22 ; 8 %) n’ont pas reçu de traitement, probablement en raison d’une préférence des patientes.