Cancer du sein HER2 positifs métastatiques : les progrès des stratégies thérapeutiques sont confirmés en vraie vie
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Chez des femmes atteintes de cancer du sein HER2+ métastatique, l’utilisation du trastuzumab et du pertuzumab en première ligne de traitement ne diminuerait pas l’efficacité de l’association trastuzumab-emtansine (T-DM1) en deuxième ligne.
- Le traitement séquentiel trastuzumab plus pertuzumab puis T-DM1 ne modifierait pas l’efficacité du lapatinib associé à la capécitabine de manière significative.
Pourquoi est-ce important ?
L’introduction du double blocage du récepteur HER2 par trastuzumab et pertuzumab en première ligne a positionné le T-DM1 en deuxième ligne et le lapatinib associé à la capécitabine au-delà. Pour autant, ces stratégies n’ont pas bénéficié d’évaluation formelle, d’où l’intérêt de cette étude en vie réelle.
Méthodologie
Les données analysées proviennent du programme ESME (Épidemio Stratégie Medico-Économique), qui est la plus importante source européenne de données individuelles en vie réelle dans le domaine de l’oncologie. Cette base de données est composée de 3 sous-entités : femmes atteintes de cancer du sein métastatique, de cancer des ovaires et de patients atteints de cancer du poumon à un stade avancé. L’étude présentée ici a inclus les données individuelles de toutes les femmes adultes ayant reçu une initiation de traitement de première ligne pour un cancer du sein métastatique HER2+ entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2016 dans l’un des 18 centres français de lutte contre le cancer.
Principaux résultats
Une cohorte A (n=233) de femmes atteintes de cancer du sein métastatique (âge médian au diagnostic de métastases 52 ans) a été traitée par T-DM1 et suivie durant une période médiane de 20,8 mois. Parmi ces femmes, 45,5% avaient un cancer métastatique de novo et 53,6% une récidive de cancer. La durée médiane de traitement de première ligne (trastuzumab plus pertuzumab et taxane) était de 11,3 mois.
Une cohorte B (n=47, âge médian 38 ans) constituée de femmes ayant le même profil clinique a été traitée par l’association lapatinib et capécitabine (en troisième ligne de traitement pour 40 patientes et en quatrième pour 7 patientes) et ont bénéficié d’un suivi médian de 13,8 mois. La durée médiane du traitement de première ligne à base de trastuzumab, pertuzumab et taxane était de 9,9 mois. Et la durée médiane du traitement de seconde ligne à base de T-DM1 de 4,1 mois.
Dans la cohorte A, la survie médiane sans progression (SSP) était de 7,1 mois et de 4,6 mois dans la cohorte B. Plus spécifiquement, chez les 40 femmes traitées par lapatinib-capécitabine en 3ème ligne, la SSP était de 4,7 mois.
La durée de SSP sous lapatinib-capécitabine était significativement supérieure chez celles qui avaient reçu un traitement T-DM1 durant plus de 6 mois. En effet, la SSP médiane était de 3,8 mois pour un traitement T-DM1 <6 mois et de 6,2 mois pour un traitement par T-DM1 ≥6 mois.
Dans la cohorte A, la survie globale (SG) médiane a atteint 36,7 mois pour les femmes sans métastases cérébrales et 19,1 mois pour celles avec métastases cérébrales. Dans la cohorte B, la SG était de 12,9 mois.
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