Cancer du sein HER2+ : nouvelles données de l’étude APHINITY à 6 ans
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
L’étude APHINITY compare l’ajout du pertuzumab à un traitement standard associé à du trastuzumab chez des femmes atteintes de cancer du sein HER2+. Après des données à 4 ans prometteuses, celles à 6 ans de suivi viennent d’être publiées.
- Ces analyses n’ont pas permis de mettre en évidence un bénéfice significatif du pertuzumab sur la survie globale, mais les données sur ce critère ne sont pas encore matures à ce stade de l’étude.
- Le bénéfice de l’ajout de pertuzumab sur la survie sans maladie invasive (SSMi) chez les femmes avec atteinte ganglionnaire, déjà mis en évidence avec les données à 4 ans, est renforcé par ces analyses à 6 ans de suivi. Le bénéfice sur ce critère des femmes traitées par pertuzumab atteint 28% par rapport au placebo, soit un bénéfice absolu de 4,5% à 6 ans.
Méthodologie
Les patientes incluses dans les analyses sont celles qui avaient subi une chirurgie pour cancer du sein HER2+ puis avaient été randomisées pour recevoir durant 1 an du pertuzumab ou un placebo en association aux traitements adjuvants standards et à un traitement par trastuzumab durant 1 an. L’étude APHINITY avait déjà démontré par des analyses intermédiaires que l’association d’un second anticorps anti-HER2 (le pertuzumab) à la chimiothérapie et au trastuzumab améliorait significativement la SSMi à 4 ans par rapport au placebo, de 90,6% à 92,3% chez les femmes atteintes d’un cancer du sein précoce. Les résultats présentés ici sont ceux rapportés après un suivi médian de 74 mois (6 ans).
Principaux résultats
Les patientes des deux bras de l’étude (pertuzumab et placebo) avaient un profil similaire. Au global 63% des femmes avaient une atteinte ganglionnaire et 78% étaient traitées par anthracyclines en chimiothérapie adjuvante. Les analyses intermédiaires de la survie globale à 6 ans (74 mois) en intention de traitement montrent que le pertuzumab n’a pas atteint la significativité versus placebo, respectivement 95% et 94% (hasard ratio 0,85 [0,67-1,07], p=0,17). Le seuil des 640 décès fixé pour réaliser les analyses finales n’est atteint qu’à 42,5%. Les données concernant la survie globale ne sont donc pas encore matures.
La SSMi à 6 ans (ITT) était de 91% et 88% respectivement pour le bras pertuzumab et placebo (HR 0,76 [0,64-0,91]), soit un bénéfice absolu en faveur du bras pertuzumab de 2,8%. Le bénéfice du pertuzumab sur la SSMi était largement médié par le résultat chez les femmes avec atteinte ganglionnaire (hasard ratio 0,72 [0,59-0,87], soit un bénéfice absolu de 4,5% à 6 ans. En revanche, il n’y avait pas de bénéfice apparent à utiliser le pertuzumab chez les femmes sans atteinte ganglionnaire.
Avec ce suivi complémentaire, l’incidence d’un premier événement cardiaque était de 2,7% sous pertuzumab et 2,8% sous placebo. Deux décès suite à un événement cardiaque sont survenus sous pertuzumab et quatre sous placebo.
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