Cancer du sein et atteinte cognitive…
- Nathalie BARRÈS
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une étude française, les difficultés cognitives sont significativement plus importantes chez les femmes atteintes de cancer que chez des sujets sains, et ce, dès le diagnostic.
- Les fonctions exécutives se détérioreraient et les difficultés cognitives auto-rapportées s’accentueraient jusqu’à 2 ans après le début des traitements anticancéreux.
Pourquoi est-ce important ?
Le déclin cognitif est l’un des effets indésirables les plus fréquents (40-75% des patientes) des chimiothérapies adjuvantes chez les femmes atteintes de cancer du sein. Les mesurer permet de prendre conscience de l’importance de ces phénomènes et de mettre en place des actions d’accompagnement adéquates le plus précocement possible.
Méthodologie
Cette étude française multicentrique, prospective a été menée à partir de la cohorte CANTO. Les patientes incluses avaient reçu un diagnostic récent de cancer du sein invasif de stade I à III. Ces femmes ont été appariées sur l’âge et le niveau d’éducation à des femmes saines (contrôle). La mémoire immédiate et la mémoire de travail – qui permettent de retenir une information durant quelques dizaines de secondes, ou durant quelques secondes à quelques minutes respectivement -, les fonctions exécutives, la vitesse de traitement, l’attention, les difficultés cognitives auto-rapportées, la fatigue, l’anxiété/la dépression ont été évaluées à l’aide de tests neuropsychologiques et d’auto-questionnaires, avant le traitement de 1ère ligne, puis environ 1 an (c’est-à-dire 3-6 mois après la fin d’un premier traitement) et 2 ans après le diagnostic.
Principaux résultats
Sur les 276 femmes incluses, 62% ont bénéficié d’une chimiothérapie et ont pu être comparées à 135 femmes saines contrôles. Les patientes et les témoins ont été suivies durant un délai moyen de 24 mois. L’âge moyen des participantes était de 54 ans à l’inclusion. À ce moment-là, 30% des femmes ayant un cancer du sein avaient une atteinte cognitive contre 15% des femmes sans cancer du sein. Cette atteinte concernait tous les domaines cognitifs hormis les fonctions exécutives et la mémoire épisodique.
Globalement, les altérations cognitives étaient présentes chez 33% des patientes à 1 an et 29% à 2 ans (versus 11% et 10% respectivement pour les femmes contrôles). À chaque étape, la vitesse de traitement de l’information était le domaine le plus atteint.
Après ajustement, les difficultés cognitives auto-rapportées étaient similaires entre les deux populations à l’inclusion, mais augmentaient chez les patientes à 1 an (36% versus 13%) et à 2 ans (28% versus 13%).
L’anxiété et les symptômes dépressifs diminuaient entre l’inclusion et la première année. Les patientes rapportaient plus de fatigue que les femmes témoins à 1 an (16% versus 2%), mais pas à 2 ans (10% versus 7%).
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