Cancer du sein, chimiothérapie et fatigue : plusieurs profils mis en lumière
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À retenir
- Une récente étude s’est intéressée à la dynamique d’évolution de la fatigue, du déconditionnement musculaire et de la force musculaire chez les femmes traitées par chimiothérapie pour cancer du sein.
- Un déconditionnement précoce des muscles squelettiques a été mis en évidence durant les 8 premières semaines de traitement par chimiothérapie.
- Les capacités physiques ont continué à diminuer au-delà des 8 premières semaines jusqu’à la fin du traitement, et la force musculaire au poignet n’a diminué qu’après le traitement. Ce qui indique une possible dissociation des deux composantes.
Pourquoi est-ce important ?
La fatigue est fréquemment associée au cancer du sein, ainsi qu’au déconditionnement des muscles squelettiques. La survenue de la fatigue et celle du déconditionnement ne suivent cependant pas la même cinétique d’apparition. La fatigue survient généralement tôt au cours de la chimiothérapie. Pour le déconditionnement musculaire les choses sont moins claires. Ce dernier est défini comme une conséquence directe de la perturbation de l’homéostasie musculaire globale, entraînant une diminution de la masse et/ou de la force musculaire, ainsi qu’une augmentation de la fatigue musculaire. Jusqu’à présent, les altérations musculaires n’ont été documentées qu’après la fin des traitements par chimiothérapie. D’où l’intérêt de ce type d’étude pour gagner en connaissances et mieux adapter la prise en charge.
Méthodologie
Des patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce et devant subir une chimiothérapie ont été incluses. Elles ont eu une visite avant la chimiothérapie, à 8 semaines et à la fin de la chimiothérapie. Au cours de ces visites, leur composition corporelle a été analysée par impédance bioélectrique. La force de ces femmes a été mesurée par les muscles extenseurs des genoux et des poignets. Elles ont également réalisé un test de marche de 6 minutes et répondu à des questionnaires pour analyser leur qualité de vie, leur niveau de fatigue et d’activité physique.
Principaux résultats
Sur les 100 participantes, toutes ont eu une visite initiale environ 1 semaine avant le début de la chimiothérapie, 86 ont eu une visite 8 semaines après l’initiation de la chimiothérapie et 79 une troisième visite en fin de traitement (considérée comme une visite post-chimiothérapie). La durée moyenne de la chimiothérapie était de 17±5 semaines.
La masse corporelle globale, la masse maigre et la masse grasse n’ont pas significativement varié durant le traitement par chimiothérapie chez l’ensemble des femmes. En revanche, les chercheurs ont mis en évidence une diminution significative de la masse musculaire squelettique (-2,3%, p=0,002) après la chimiothérapie. Cette diminution de masse musculaire s’est produite dans les 8 premières semaines de traitement et n’a plus varié ensuite. Elle était principalement localisée au niveau du tronc. Aucune variation significative n’a été constatée au niveau des bras ou des jambes. Parallèlement à cette variation de masse musculaire, les chercheurs ont également mis en évidence une augmentation de la rétention d’eau (+4,4%, p<0,001), toujours au cours des 8 premières semaines de traitement.
Même si la masse musculaire au niveau des genoux n’a pas significativement varié, la force d’extension du genou avait quant à elle significativement diminué (-4,9%, p<0,001) au cours des 8 premières semaines. La force au poignet a également significativement diminué mais plus tardivement (-2,5%, p=0,001 en post-chimiothérapie). La distance parcourue en 6 min a diminué tout au long du traitement, mais pour n’atteindre une différence significative qu’en fin de chimiothérapie (499m contre 540m initialement, p<0,001). Des altérations substantielles de la qualité de vie ont été rapportées à 8 semaines via les échelles de mesure utilisées, sans autres altérations par la suite.
La qualité de vie globale est apparue dégradée à 8 semaines mais pas par la suite. La constipation et la perte d’appétit avaient augmenté à 8 semaines mais ont diminué après la chimiothérapie, en revanche la douleur n’avait augmenté qu’en post-chimiothérapie
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