Cancer du sein chez les femmes de 70 ans et plus : place des nouvelles techniques de radiothérapie ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Les résultats à 8 ans de l’efficacité d’un traitement par radiothérapie partielle et accélérée, basée sur la curiethérapie interstitielle à haut débit de doses, chez des femmes âgées de 70 ans et plus ayant un cancer du sein diagnostiqué précocement et ayant subi une chirurgie conservative viennent d’être publiés. Ceux-ci confirment l’intérêt de cette technique sûre et efficace dans ce contexte clinique.
Pourquoi ces résultats sont intéressants ?
L’absence de bénéfice significatif sur la survie de la radiothérapie sur la totalité du sein en association à la chimiothérapie avait contribué à faire abandonner l’usage de la radiothérapie chez les femmes de 70 et plus HR positif de stade I. Cependant, les traitements hormonaux ne sont pas toujours bien observés compte tenu de leurs effets indésirables. Les nouvelles techniques d’irradiation partielle et accélérée du sein apparues ces dernières années peuvent donc constituer un bon compromis chez les femmes âgées prises en charge précocement. La même équipe de chercheurs avait déjà publié les données à 5 ans de cette étude et apporte ici une confirmation à plus long terme de son intérêt.
Méthodologie
Cette étude observationnelle, monocentrique et rétrospective a été réalisée au centre médical Antoine Lacassagne de Nice entre 2005 et 2018. La population cible était constituée de femmes âgées de 70 et plus ayant subi une chirurgie conservatrice du sein.
Principaux résultats
Entre janvier 2005 et décembre 2018, 109 patientes ont été traitées par curiethérapie interstitielle par technique d’irradiation partielle et accélérée (âge médian 81,7 ans, 87% de carcinome canalaire, taille médiane de la tumeur 10 mm). Sur les 98 patientes qui étaient éligibles à une hormonothérapie, 5 avaient refusé et 12 avaient arrêté prématurément le traitement après une prise moyenne de 22 mois, et ce du fait d’une mauvaise tolérance à ce traitement. Au global, 72% de ces patientes ont été classées comme à faible risque, 11,9% à risque modéré et 15,6% à risque élevé selon la classification APBI GEC-ESTRO. Le délai médian entre la chirurgie et la radiothérapie était de 12 jours. La dose médiane était de 34 Gy et le nombre médian de fractions administrées de 10.
La survie sans récidive locale à 8 ans était de 96,7% et la survie globale de 72%.
Deux patientes (1,8%) sont décédées du fait de la présence de métastases et 26,6% d’autres causes que d’un cancer. Des analyses univariées ont montré que seule la classification moléculaire constituait un facteur pronostique de survie globale et de survie sans métastase, mais pas de récidive locale. Au global, 88,4% des patients n’ont développé aucune toxicité tardive de grade 3 et 96,4% avaient un résultat esthétique jugé bon ou excellent.
Limitations
Étude rétrospective, portant sur un nombre limité de patientes.
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