Cancer du sein chez la femme âgée : mieux comprendre pour être plus efficace
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
« Qu’est-ce que le cancer du sein chez les femmes âgées représente pour vous en termes de fréquence ? » « Quels sont les facteurs influençant votre examen clinique du sein et pourquoi ? », « Prenez-vous part à des décisions pour engager un traitement ou ne pas traiter ? ». Voici quelques-unes des questions auxquelles des médecins généralistes français se sont prêtés dans le cadre d’une étude de terrain sur le cancer du sein chez la femme âgée.
Le taux de survie post cancer du sein diminue au-delà de 75 ans, en partie du fait d’un diagnostic tardif, d’un traitement insuffisant et de la présence de comorbidités.
En France, le dépistage systématique du cancer du sein n’est plus recommandé au-delà de 74 ans, alors même que les thérapies anticancéreuses peuvent encore être efficaces. Les médecins généralistes et les gériatres sont en première ligne pour un diagnostic précoce de ce cancer dans cette population à risque.
Certes cette étude n’a inclus que 11 médecins sur 21 interrogés (82% de femmes, âge moyen 39 ans, 9 exerçant dans le Gard et 2 dans l’Hérault, 9 en zone semi-rurale et 2 en zone urbaine). Elle donne cependant un aperçu des perceptions et attitudes des médecins généralistes français face aux femmes âgées, atteintes de cancer du sein.
Les facteurs limitants l’examen clinique des seins de la femme âgée, le recours à des examens complémentaires ou à un avis spécialisé qui ont été identifiés sont les suivants :
« Le manque d’informations et de recommandations destinées aux médecins généralistes concernant le cancer du sein et la prise en charge des femmes âgées concernées », « des difficulté à échanger avec un spécialiste du cancer », « le sentiment d’un manque de considération des spécialistes du cancer », « le manque d’informations sur les consultations d’oncologie gériatriques », « l’absence de définition du rôle du médecin généraliste dans le parcours de soins », « le manque d’expérience sur le sujet », « un refus de la patiente », « l’absence de symptômes », « le manque de confiance dans les performances des mammographies », « la typologie de la patiente », « le sentiment d’embarras », « l’anticipation d’un traitement agressif », « l’isolation sociale de la patiente », « le refus de la famille ».
Pour la prise en charge de ces patientes, les médecins semblent guidés par leurs valeurs professionnelles qui varient selon la mission de santé qu’ils se sont assignés et qui intègrent leur devoir face aux soins, les souhaits des patientes, l’impact des comorbidités, leur vécu même et notamment leur confrontation à la maladie et les liens qu’ils ont tissé avec la patiente.
L’étude menée révèle également le souhait des médecins généralistes d’être mieux formés sur ces sujets, d’être inclus dans une organisation multidisciplinaire coordonnée, avec si possible oncologues et gériatres afin de renforcer leur position .
Méthodologie
Cette étude qualitative a été menée à partir de questionnaires et de focus groupes, afin de mieux comprendre les déterminants de l’attitude des médecins généralistes face au dépistage, au diagnostic et aux soins liés au cancer du sein chez les femmes âgées.
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