Cancer du sein BRCA : des analyses sanguines révèlent son apparition jusqu’à deux ans avant le diagnostic

  • Univadis
  • Clinical Summary
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

Une nouvelle analyse sanguine permet d’identifier des changements dans les protéines sériques qui signalent l’apparition du cancer du sein jusqu’à deux ans avant le diagnostic de la maladie chez les femmes à risque élevé.

Ces résultats proviennent d’une analyse d’échantillons sériques prélevés tous les 4 mois sur une période de 10 ans chez des participantes à l’étude TESTBREAST, qui incluait 1 174 femmes porteuses de mutations des gènes BRCA.

Une analyse approfondie de 30 échantillons provenant de 3 femmes ayant développé un cancer du sein (cas) et de 3 femmes n’ayant pas développé la maladie (témoins) a révélé que les taux de 6 protéines différaient de manière significative entre les 2 groupes jusqu’à 2 ans avant le diagnostic.

« Ces protéines pourraient constituer la base d’une analyse sanguine permettant la détection précoce du cancer du sein chez les femmes présentant un risque plus élevé », déclare l’auteure Sophie Hagenaars, doctorante au Centre médical de l’Université de Leiden (Leiden University Medical Center), aux Pays-Bas.

Cette étude a été publiée récemment dans la revue International Journal of Molecular Sciences.

La chercheuse principale Wilma Mesker, PhD, du département de Chirurgie de l’Université de Leiden, remarque que les jeunes femmes porteuses de mutations de BRCA « présentent un risque fortement accru de développer un cancer du sein », avec une augmentation du risque pouvant atteindre 72 % en fonction de la mutation.

Par conséquent, il existe un « besoin clinique important que le dépistage commence de manière plus précoce et soit plus fréquent », notamment parce que jusqu’à 17 % de ces femmes peuvent développer des tumeurs pendant l’intervalle entre les dépistages.

Wilma Mesker suggère que cette nouvelle analyse sanguine pourrait être utilisée chez les femmes à risque élevé à des intervalles de six mois. Cela signifie que les patientes peuvent « être leur propre témoin », ce qui permet une meilleure surveillance continue, ajoute-t-elle.

Sophie Hagenaars a déclaré : « Il est important de souligner que nous avons constaté davantage de variations au niveau des taux de protéines dans les échantillons sanguins entre les différentes femmes qu’au fil du temps chez une même femme qui a développé un cancer du sein ».

« Les analyses devraient probablement s’appuyer à la fois sur les protéines qui diffèrent entre les femmes atteintes et non atteintes d’un cancer du sein et sur les protéines qui évoluent chez une personne au fil du temps », conclut-elle.

La Dre Laura Biganzoli, coprésidente de la Conférence européenne sur le cancer du sein (European Breast Cancer Conference) et directrice du Centre de médecine du sein à l’hôpital Santo Stefano de Prato, en Italie, a déclaré : « Si cette étude aboutit finalement à une analyse sanguine destinée aux personnes qui présentent un risque élevé de cancer du sein, cela pourrait guider un dépistage personnalisé et contribuer à diagnostiquer le cancer du sein le plus tôt possible ».

Dans le cadre de cette étude, l’équipe a analysé les échantillons de sang par spectrométrie de masse ciblée afin d’évaluer les changements prédiagnostic des taux de protéines. Elle a réalisé une analyse de cas-témoins imbriquée à partir d’échantillons sériques prélevés chez trois femmes ayant développé un cancer du sein et trois femmes n’en ayant pas développé.

L’analyse initiale de ces 3 cas et 3 témoins, qui ont fourni 5 échantillons sériques chacune, soit un total de 30 échantillons intrapatientes acquis de manière longitudinale, a indiqué que chaque patiente présentait un profil unique et identifiable de regroupement des protéines.

L’analyse en grappes des cas et des témoins a révélé que, sur 764 protéines candidates, un panel de 6 protéines distinctes était associé de manière significative à l’apparition précoce du cancer du sein (P < 0,05).

De manière cruciale, l’équipe a constaté qu’en utilisant des seuils à la fois personnalisés et populationnels, ces différences protéiques étaient présentes entre un et deux ans avant le diagnostic clinique de cancer du sein.

Wilma Mesker explique : « En général, nous examinons des patientes avec et sans cancer du sein, mais lorsque l’on s’intéresse aux patientes individuellement […], on découvre [également] des variations infimes au niveau de leurs échantillons. Cependant, les différences entre les patientes étaient plus importantes que celles-ci, ce qui suggère une variabilité interpatientes plus importante que la variabilité intrapatientes. » « À l’avenir, nous souhaiterions valider ces résultats dans l’ensemble de la cohorte TESTBREAST », conclut-elle.

L’article a été adapté de sa forme originale, rédigée par Liam Davenport et parue sur Medscape.com, qui fait partie du réseau professionnel Medscape.