Cancer du sein avancé : impact de l’évérolimus en vie réelle
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude menée en vie réelle suggère que l’évérolimus aurait un impact très favorable sur la survie globale des sujets traités pour cancer du sein avancé à récepteurs hormonaux positifs et HER2 négatifs (HR+/HER2-).
- Ce bénéfice est d’autant plus marqué lorsque l’évérolimus est administré en 2e ou 3e ligne de traitement.
- Ces données soutiennent les recommandations actuelles.
Pourquoi est-ce important ?
L’évérolimus est la première thérapie ciblée administrée par voie orale et largement utilisée dans le cancer du sein avancé HR+/HER2-. Or, ces cancers représentent environ 70% des cancers du sein. Les recommandations européennes et américaines préconisent d’épuiser les lignes de traitements endocriniens avant d’envisager la chimiothérapie, sauf en cas de progression rapide de la maladie ou de résistance au traitement endocrinien (dès les 6 premiers mois de traitement). Les thérapies ciblées, dont l’inhibiteur de mTOR évérolimus, interviennent pour contourner la résistance endocrinienne que finissent par connaître de nombreuses patientes. Des données ont indiqué qu’au-delà de cette indication, l’évérolimus conserve son bénéfice sur la survie sans progression lorsqu’il est utilisé comme traitement de base à travers les différentes lignes de traitement.
Méthodologie
Cette étude de cohorte nationale française en vie réelle a inclus plus de 23.000 patients (hommes/femmes, base de données ESME-MBC : Epidemiological Strategy and Medical Economics-Metastatic Breast Cancer). Les données ont été recueillies de manière rétrospective. La survie globale a été évaluée en fonction de la ligne de traitement, et un score de propension a permis d’ajuster les différences entre les deux groupes (patients traités par évérolimus ou non).
Principaux résultats
Au global, sur les 23.698 sujets atteints de cancer du sein métastatique de la cohorte ESME-MCB, 7.825 étaient HR+/HER2-. Et parmi eux, 1.693 individus traités par évérolimus ont été comparés au cours de la même période à 5.928 sujets non traités par ce médicament à différentes lignes de traitement. L’âge moyen au diagnostic du cancer métastatique était de 63 ans. Les sujets qui avaient reçu de l’évérolimus étaient plus susceptibles d’être un peu plus jeunes que les autres (25,9% <52 ans versus 23,7%), d’avoir des métastases non viscérales (52,3% versus 47,9%) ou uniquement osseuses (38,5% versus 31,3%) au moment du diagnostic et des symptômes cliniques moins fréquents (42,4% versus 47,5%). La combinaison évérolimus-exémestane était la plus fréquemment utilisée (94,3%).
Sur l’ensemble des patients traités par évérolimus, 4,2% l’avaient reçu en première ligne, 17,9% en deuxième ligne et 21,4% en troisième ligne.
Le suivi médian était de 47,9 mois et 61,4 mois pour respectivement la population globale, et celle plus spécifiquement traitée par évérolimus. Les analyses de survie globale brute ont montré un bénéfice du traitement par évérolimus.
La survie globale de la population était de 46,8 mois. Les analyses suggèrent que l’évérolimus apporte un bénéfice quelle que soit la ligne de traitement. Le hazard ratio ajusté (HRa) pour la survie globale était de 0,34 [0,16-0,72] (p=0,0054) pour les sujets recevant l’évérolimus en traitement de première intention, de 0,34 [0,22-0,52] (p<0,0001) lorsque l’évérolimus était donné en 2e ligne et de 0,23 [0,14-0,365], p<0,0001 lorsque le traitement était donné en 3eligne ou au-delà.
Aucun bénéfice cliniquement pertinent de la survie sans progression n’a été observé lorsque l’évérolimus était utilisé en 1ère et 2e ligne. En revanche, une amélioration de la survie était observée lorsqu’il était utilisé en 3e ligne de traitement (HR 0,82 [0,75-0,90], p<0,0001).
Parmi les patientes ayant arrêté leur traitement par évérolimus, dans 56,2% des cas, cette décision était prise suite à la progression de la maladie et dans 27,7% des cas, suite à la survenue d’effets indésirables.
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