Cancer du sein au stade précoce : quelle est la prise en charge en France ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Dans l’objectif de mieux analyser la prise en charge actuelle en France, l’Institut National du Cancer (INCa) a créé une cohorte nationale regroupant toutes les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein.
- Lorsque le sous-type de cancer du sein est déterminé, dans 8 cas sur 10, il s’agit d’un cancer du sein luminal, dans 1 cas sur 10 d’un sous-type HER2+ et dans un peu moins d’un cas sur 10 d’un cancer du sein triple négatif.
- Il existe 4 grands types de prise en charge : majoritairement les femmes bénéficient d’une chirurgie seule (60,8%), d’autres d’une chirurgie suivie d’une chimiothérapie (30,9%), d’une chimiothérapie néoadjuvante (7,4%), ou encore d’une hormonothérapie (0,9%).
Pourquoi est-ce important ?
Il existe une forte disparité des parcours de soins et de la qualité de la prise en charge des femmes chez qui un cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce. Jusqu’à présent aucune donnée n’était disponible de manière détaillée. D’où l’intérêt de cette cohorte unique ayant inclus toutes les femmes françaises âgées de 18 ans et plus, inscrites au régime général de l’assurance maladie ayant reçu entre janvier 2011 et décembre 2017, un diagnostic de cancer du sein à un stade précoce.
Méthodologie
Les effets indésirables, la morbi-mortalité, la consommation de soins ont été analysés. Le sous-type de cancer du sein était déduit des traitements reçus.
Principaux résultats
Cette cohorte est constituée de 235.268 femmes âgées de 18 ans et plus, atteintes de cancer du sein diagnostiqué à un stade précoce. L’âge médian était de 60 ans. Le type de cancer du sein n’a pas pu être déterminé pour 18,9% des femmes. Pour les autres, il s’agissait dans 80,2% d’un cancer du sein de type luminal (80,2%), HER2+ (10,3%) ou triple négatif (9,5%). La proportion de ces deux derniers types diminuait avec l’âge. À ce stade, un envahissement ganglionnaire était présent chez 18,8% des femmes (proportion plus faible pour les types luminal que HER2+)
Une analyse pathologique (biopsie 91,3% et cytologie 2,0%) avait été réalisée dans 93,3% des cas avant initiation du traitement. Dans 1,0% des cas, des traitements avaient été initiés avant ces procédures diagnostiques, le plus souvent il s’agissait de femmes très jeunes ou très âgées et de patientes qui avaient bénéficié d’une chirurgie en traitement initial.
Toutes les femmes avaient subi une chirurgie (100%), 85,3% une radiothérapie, 70,4% une hormonothérapie, 38,3% une chimiothérapie et 8,4% une thérapie ciblée. Un traitement adjuvant était prescrit chez 98,6% des femmes.
La mastectomie était partielle (73,6%) ou totale (26,4%) et accompagnée d’un curage ganglionnaire dans 83,8% des cas.
Quatre grands types de prise en charge ont été identifiés : une chirurgie sans chimiothérapie (60,8%), une chirurgie suivie d’une chimiothérapie (30,9%), une chimiothérapie néoadjuvante (7,4%) et une hormonothérapie (0,9%). Le nombre de cycles de traitement dépendait de l’âge et du type de cancer du sein. La plupart des femmes avaient reçu six cycles de chimiothérapie (60,1%). L’utilisation du paclitaxel seul augmentait avec l’âge. Les thérapies ciblées étaient plus fréquemment associées à un protocole anthracycline/docétaxel. L’usage de cette combinaison diminuait avec l’âge, parallèlement à l’augmentation de l’association thérapie ciblée – paclitaxel. L’hormonothérapie était donnée essentiellement en traitement adjuvant. Au cours du suivi médian de 54,6 mois, 6,6% des patientes sont décédées.
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