Cancer du poumon : du nouveau du côté des marqueurs pronostiques sous inhibiteurs de checkpoints immunitaires ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Pour la première fois des chercheurs français mettent en évidence chez des patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules avancé (CPNPCa) une association entre une densité élevé en lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL), le bon pronostic et le taux élevé de réponse à un traitement par inhibiteurs des checkpoints immunitaires (ICI).
L’absence d’association de ce type chez les patients sous chimiothérapie suggère que les TIL pourraient constituer un marqueur prédictif du bénéfice d’un traitement par ICI. Ces données encourageantes doivent encore être validées par de plus larges études prospectives.
Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?
L’évaluation morphologique des lymphocytes infiltrant la tumeur (TIL) a gagné en intérêt depuis plusieurs années, d’un point de vue pronostique et prise en charge. Les corrélations mises en évidence ici l’ont déjà été notamment dans le cancer du sein, mais jamais pour le cancer du poumon non à petites cellules avancé. Les TIL reflètent une réponse immunitaire spécifique et ont été précédemment associés à la densité en lymphocytes CD3+ CD8+, ce qui pourrait en partie expliquer pourquoi les TIL sont corrélés à une meilleure réponse aux ICI.
Méthodologie
Cette étude rétrospective multicentrique a été menée à partir de patients traités par nivolumab entre novembre 2012 et février 2017 et à partir de patients traités par chimiothérapie entre juin 2009 et octobre 2016. Une densité élevée en TIL était définie par une valeur ≥10%. Le critère principal d’évaluation était la survie globale.
Principaux résultats
Parmi les 221 patients sous nivolumab et les 189 sous chimiothérapie, figuraient respectivement 64% et 69% d’hommes, 82,3% et 86% de fumeurs, 77% et 86% avaient un performance status ≤1, et 63% et 90% un adénocarcinome confirmé à l’histologie. Sur l’ensemble de la cohorte de patients traités par nivolumab, 48% étaient PD-L1 positifs et 52% étaient négatifs. Le suivi médian de la première cohorte était de 11,0 mois et de 75 mois pour la seconde.
Chez les sujets sous nivolumab une densité élevée de TIL a été observée chez 22% des sujets (contre 37% de ceux sous chimiothérapie). Chez les patients sous nivolumab, la densité élevée en TIL était associée à la survie globale (Hazard ratio (HR) 0,48 [0,28-0,81]) et à la survie sans progression (HR 0,40 [0,25-0,64]). En revanche, aucune association entre la densité en TIL et la survie globale ou sans progression n’a été mise en évidence chez les sujets traités par chimiothérapie.
Chez les patients sous inhibiteurs de checkpoints immunitaires, la survie globale médiane de l’ensemble de la cohorte était de 11,0 mois [10,0-23,0], de 8,4 mois [5,0-11,6] pour les patients avec une faible densité en TIL, et celle-ci n’a pas été atteinte pour les sujets qui avaient une densité en TIL élevée. La survie globale des patients sous chimiothérapie était de 11,7 mois [9,3-13,0].
La survie médiane sans progression de la cohorte de patients sous nivolumab était de 3,1 mois, de 2,2 mois chez ceux dont la densité en TIL était faible et de 13,0 mois chez les sujets ayant une densité en TIL élevée. Cette même survie sans progression était de 5,7 mois [4,9-6,7] chez les sujets sous chimiothérapie.
Chez les sujets sous nivolumab, la densité élevée en TIL était significativement associée au taux de réponse global au traitement et au taux de contrôle de la maladie.
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