Cancer du pancréas et cancer péri ampullaire : quel impact du traitement sur la qualité de vie ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude menée sur un large panel et avec appariement s’est intéressée à l’impact du traitement du cancer du pancréas ou de l’ampoule de Vater (ou cancers péri ampullaires) sur la qualité de vie des individus et la survie globale. Les résultats de celle-ci montrent que par rapport aux patients non traités pour leur cancer, les patients traités auraient :
- un meilleur état de santé global et moins de constipation que les autres,
- une amélioration de leur survie globale,
- et une légère amélioration de leur qualité de vie globale.
Pourquoi est-ce important ?
Cette étude présente l’intérêt d’avoir pris pleinement en compte les différences entre les modalités de traitement et les facteurs de confusion potentiels liés à l’indication, grâce à une méthodologie par appariement. Ceci a été rendu possible grâce à l’inclusion d’un grand nombre de sujets issus d’un registre du cancer néerlandais.
Méthodologie
Les données ce registre ont été fusionnées avec les résultats de questionnaires de qualité de vie réalisés entre 2015 et 2018, chez des patients atteints d’un cancer du pancréas ou péri ampullaire, au début de la prise en charge et à 3 mois de suivi. Les questionnaires utilisés étaient ceux de l’European Organization for Reserach and Traitment of Cancer (OERTC), QLQ-C30 et PAN26. Le premier permettait d’évaluer l’état de santé global, ainsi que cinq sous-échelles (physique, fonctionnelle, émotionnelle, cognitive, sociabilité) et huit sous-échelles de symptômes (fatigue, nausées, vomissements, douleur, dyspnée, insomnies, perte d’appétit, constipation, diarrhée) et difficultés financières. Le second questionnaire évaluait les symptômes liés au cancer du pancréas et aux traitements (douleur, items en lien avec l’alimentation, cachexie, symptômes hépatiques, effets secondaires, transit), ainsi que les domaines des émotions liées au cancer du pancréas lui-même. Les patients non traités ont été appariés à des patients traités (1:3).
Principaux résultats
Sur les 629 patients identifiés, 52,3% des patients bénéficiaient d’une mesure de leur qualité de vie à l’inclusion, 83,1% avaient une mesure de suivi et 37,4% disposaient des deux. Au global, 247 ont été appariés (27,5% sans traitement). Parmi ces sujets, 57,1% étaient des hommes, avec un âge médian de 70,0 ans et un IMC médian de 23,4 kg/m2.
Du côté du traitement, 27,5% des patients avaient eu une résection, 44,9% une chimiothérapie seule et 16,2% les deux. Dans le groupe des sujets traités, le délai médian avant l’initiation du traitement était de 32 jours. Au cours du suivi médian de 11,7 mois, 82,2% des sujets sont décédés sous un délai médian de 9,2 mois.
Les patients qui avaient reçu un traitement anticancéreux présentaient un meilleur état de santé global (coefficient béta 4,8 [0,0-9,5]), avec notamment moins de constipation (coefficient béta -7,6 [-13,8 à -1,4]) que les autres. La survie globale médiane était également améliorée chez ceux qui avaient bénéficié d’un traitement du cancer (15,4 mois versus 6,2 mois, p<0,001). Les patients non traités avaient une plus mauvaise qualité de vie initiale que les autres. Celle-ci s’est cependant améliorée dans le temps. Cependant, une amélioration cliniquement pertinente de la qualité de vie (c’est-à-dire ≥10 points) était plus souvent retrouvée chez les sujets non traités que chez les sujets traités.
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