Cancer du col de l’utérus : comment augmenter le dépistage auprès de certaines populations
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude menée dans un contexte urbain, a cherché à identifier les facteurs contextuels associés à la participation ou à la non-participation à un programme pilote de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus dans le Val-de-Marne.
- Les résultats soulignent l’intérêt de mener des actions ciblées auprès des femmes de 35 à 45 ans en accordant une attention particulière aux aspects financiers (suppression des avances sur frais) et logistiques (visites médicales en dehors des heures de travail, visites médicales acceptant les enfants, réalisation du dépistage à proximité des lieux de résidence).
Méthodologie
Au total, 231.712 femmes âgées de 25 à 65 ans, non à jour de leur frottis, et qui avaient été invitées à participer à un programme de dépistage entre juillet 2014 et septembre 2017, ont été incluses dans cette étude. Les données présentées ici concernent plus spécifiquement le Val-de-Marne, la zone métropolitaine urbaine du Grand Paris où le centre de dépistage local a mis en place des actions spécifiques notamment pour toucher les publics des quartiers défavorisés. Ainsi, des femmes des communautés ciblées ont été formées pour qu’elles agissent ensuite comme relais dans l’objectif de favoriser l’autonomisation des femmes concernées. Trois populations ont été évaluées : les nouvelles arrivantes dans le Val-de-Marne qui recevaient automatiquement une invitation personnalisée pour le dépistage ; les femmes y résidant depuis de nombreuses années et plus spécifiquement parmi ces femmes, celles qui vivaient dans les quartiers les plus défavorisés.
Principaux résultats
Les femmes nouvellement arrivées dans le Val-de-Marne étaient plus jeunes que les femmes y résidant depuis longtemps et avaient tendance à vivre dans des quartiers où la proportion de femmes célibataires était plus élevée.
Parmi les résidentes de longue date, celles qui avaient déjà été invitées à participer au programme vivaient généralement dans des quartiers plus défavorisés que celles qui recevaient l’invitation au programme de dépistage pour la première fois.
Le taux de dépistage du cancer du col de l’utérus était deux fois plus élevé chez les femmes qui avaient reçu une première invitation durant la période de l’étude (32,9%) par rapport à celles qui avaient été invitées avant la période de l’étude (15,3%).
Le taux de participation au programme de dépistage augmentait dans les quartiers les moins défavorisés et lorsque les professionnels de santé effectuaient des frottis dans le quartier concerné ou un quartier adjacent.
Les femmes les plus vulnérables et en particulier celles âgées de 35 à 45 ans participaient moins au dépistage que les autres. Et la mise en place d’évènements d’information temporaires à grande échelle sur le dépistage avait tendance à diminuer le taux de participation. Ces résultats suggèrent que si les interventions d’autonomisation ont un impact, celui-ci est modeste et très localisé.
Principales limitations
Malgré le fait que l’échantillon comprenait 93% des habitantes du Val-de-Marne, les femmes sans assurance maladie ou sans permis de séjour n’ont pas pu être incluses. Ces résultats ne peuvent pas être extrapolés à l’ensemble de la population française.
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