Cancer des ovaires : une étude a évalué l’utilisation du bévacizumab en vraie vie
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
En France, chaque année 5.000 nouveaux cas de cancer de l’ovaire sont diagnostiqués et près de 3.500 femmes en décèdent. L’Institut National du Cancer (INCa) recommande de proposer le bévacizumab en association à la chimiothérapie chez les patientes qui ont une maladie de stade III et IV, et en particulier lorsque le pronostic n’est pas favorable (stade IV, maladie résiduelle après chirurgie ou maladie inopérable).
- Une étude de cohorte prospective non interventionnelle a évalué l’efficacité et la tolérance du bévacizumab dans ce contexte.
- Sur cette population plus représentative de la pratique clinique réelle, les résultats sont conformes à ceux des essais cliniques randomisés.
Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?
Le bévacizumab a été approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA) pour le cancer de l’ovaire de stade IIIB, IIIC et IV. Et la Food and Drug Administration (FDA) l’a récemment autorisé dans ce même cancer de stade III ou IV après résection chirurgicale. Ce traitement a été associé dans différents essais cliniques à une augmentation significative de l’hypertension de grade ≥2 par rapport à la chimiothérapie seule, à une augmentation de la protéinurie de grade ≥3, et de manière moins fréquente à des évènements gastro-intestinaux de grade ≥2. La plupart des effets indésirables sont survenus lors de la chimiothérapie combinée et non durant la phase d’entretien par bévacizumab seul. Il était donc intéressant d’évaluer son profil d’efficacité et de tolérance en vraie vie.
Méthodologie
Les patientes incluses étaient des femmes ayant un cancer de l’ovaire diagnostiqué et ayant un traitement planifié contenant du bévacizumab. Le traitement a été administré sur décision de l’investigateur.
Principaux résultats
Parmi les 468 patientes éligibles, sur les 1.290 diagnostiquées entre 2013 et 2015, 87% ont reçu du bévacizumab à raison de 15mg/kg toutes les 3 semaines (ou un équivalent).
Les patientes écartés de l’étude, l’ont été pour cause d’âge, de contre-indication médicale, de maladie de stade I-IIIA ou IIIB-IV sans maladie résiduelle, de chirurgie planifiée, ou pour d’autres raisons. 35% des patientes de l’étude étaient traitées dans le privé, 28% dans des hôpitaux non universitaires, 21% dans des centres de prise en charge du cancer et 16% dans des hôpitaux universitaires. Ce traitement était généralement associé à du carboplatine (99%) et du paclitaxel (98%). Le délai médian entre l’initiation de la chimiothérapie et la première dose de bévacizumab était de 77,5 jours. La durée médiane de traitement par bévacizumab était de 12,2 mois (18 cycles). Sur l’ensemble de la population, le traitement par bévacizumab a été arrêté chez 37% des femmes pour cause de progression de la maladie et chez 8% pour cause d’effets indésirables. Parmi ces derniers, les plus fréquemment rapportés étaient l’hypertension (38%), la fatigue (35%) et les saignements (32%). Aucun décès n’a été lié au traitement.
90% des médecins ont déclaré mesurer la pression artérielle immédiatement après chaque perfusion de bévacizumab, 7% prenaient la tension plusieurs fois entre chaque perfusion. Et 97% des praticiens ont déclaré suivre la protéinurie avant chaque perfusion.
La survie médiane sans progression était de 17,4 mois et le taux de survie à 3 ans de 62%.
Lors de la survenue de récidive, les chimiothérapies les plus souvent administrées étaient le carboplatine et la doxorubicine liposomale pégylée.
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