Cancer de la prostate chez le sujet âgé : les recommandations internationales sont-elles suivies en France ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une étude française s’est intéressée à la mise en œuvre des recommandations internationales de prise en charge des sujets âgés de 70 ans et plus atteints de cancer de la prostate. Les résultats de cette étude montrent que :
- près de la moitié des patients n’ont pas un traitement conforme aux recommandations internationales ;
- la non-conformité de cette prise en charge est associée à une moindre espérance de vie indépendamment de l’état de santé du patient et des caractéristiques de la tumeur.
Les auteurs évoquent que les médecins ont potentiellement choisis des traitements adaptés à l’âge du patient, mais que ceux-ci n’étaient pas forcément conformes aux recommandations internationales.
Pourquoi ces résultats sont-ils intéressants ?
Bien que des recommandations internationales de prise en charge des hommes âgés atteints du cancer de la prostate aient été publiées il y a plus de 10 ans, leur application dans la pratique clinique n’avait encore jamais été évaluée. Ces recommandations mettent notamment en avant l’importance d’évaluer l’état de santé du patient avant de choisir le traitement.
Méthodologie
Les patients âgés de 70 ans et plus, participants de la cohorte ELCAPA entre 2010 et 2019, ont été inclus dans l’étude.
Principaux résultats
Au total, 356 sujets ont participé à l’étude (âge médian 81 ans). Le taux médian de PSA était de 30 ng/mL, 90% des individus présentaient au moins une variable anormale lors de l’évaluation gériatrique. Si 13% étaient considérés comme étant en bonne santé, 20% ont été jugés vulnérables, 57% fragiles et 8% en phase terminale. Parmi eux, 46% ont reçu un traitement qui n’était pas en accord avec les recommandations internationales. Les patients avec métastases étaient les moins susceptibles de recevoir ce type de traitement (odds ratio ajusté 0,34 [0,17-0,69], p=0,003).
La durée moyenne de survie à 24 mois était plus faible chez ceux dont le traitement n’était pas en adéquation avec les recommandations internationales : 13,9 mois versus 17 mois, soit une différence de 3,1 mois, p=0,004.
La durée moyenne de survie à 36 mois était de 18,5 mois versus 21,8 mois, soit une différence de 3,3 mois en faveur des patients ayant reçu un traitement répondant aux recommandations internationales, p=0,053.
La mise en place d’un traitement qui n’était pas en lien avec les recommandations était plus fréquente chez les sujets âgés, et notamment chez ceux porteurs de métastases. Ceci était associé à une survie plus faible et ce, quels que soient l’état de santé et les caractéristiques de la tumeur.
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