Cancer de la prostate avancé : que disent les études sur la qualité de vie sous traitement ?

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir 

Une revue a fait le point sur les données disponibles dans la littérature concernant la qualité de vie de patients souffrant de cancer de la prostate. Plusieurs études de phases III soutiennent le bénéfice des traitements actuellement utilisés sur la qualité de vie en lien avec la santé, un critère différent de ceux habituellement explorés dans les études cliniques en cancérologie. Ceci est valable pour différents stades plus ou moins avancés de la maladie : cancer non métastatique résistant à la castration (nmCRPC),cancer métastatique résistant à la castration (mCRPC) ou encore cancer métastatique hormono-naïf (mHNPC, des patients n’ayant pas reçu de traitementde privation androgénique).

Intérêt de ces données

Les options thérapeutiques dans le cancer de la prostate, telles que le docétaxel (mHNPC et mCRPC), l’acétate d’abiratérone (nHNPC et mCRPC), l’enzalutamide (nmCRPC et mCRPC), le Ra-223, et plus récemment l’apalutamide (nmCRPC) et le darolutamide (nmCRPC) approuvés par la Food and Drug Administration(FDA) mais pas encore par l’Agence Européenne des médicaments permet de proposer des stratégies thérapeutiques optimisées en fonction du profil du patient et incite à évaluer la balance bénéfice risque au regard de la qualité de vie.

Protocole de l’étude

Cette étude a effectué une revue systématique de la littérature des articles publiés entre janvier 2011 et mars 2019 et ayant évalué la qualité de vie en lien avec la santé chez des patients qui souffraient de cancer de la prostate à un stade avancé. Une méta-analyse a ensuite été réalisée à partir des publications les plus pertinentes.

Principaux résultats

Au total, 14 essais comprenant 12.661 patients souffrant de cancer de la prostate à un stade avancé ont été inclus dans les analyses. 

Plusieurs questionnaires ont été utilisés. Le plus fréquent était le questionnaire FACT-P (Functional Assessment of Cancer Therapy-Prostate) qui explore 4 domaines spécifiques – le bien-être physique, fonctionnel, social/familial et émotionnel – et comprend 12 items spécifiques au cancer de la prostate. Ce questionnaire a été utilisé dans 11 études. D’autres questionnaires ont été utilisés notamment l’EQ-5D (European Quality of Life 5-Dimensions) dans 6, le QLQ-C30 (European Organization for Research and Treatment of Cancer Quality of Life Questionnaire) dans 2 et le QLQ-PR25 (déclinaison spécifique du QLQ-C30 pour la prostate) dans 1 étude. Les données analysées sont issues d’essais à faible risque de biais.

  • Chez les sujets souffrant de cancer de la prostate métastatique et naïfs de traitement hormonal, trois études randomisées et contrôlées de phase 3 ont mis en évidence le bénéfice sur la qualité de vie en lien avec la santé de l’acétate d’abiraterone et du docétaxel par rapport à un traitement de privation androgénique classique.
  • Chez les sujets souffrant de cancer de la prostate non métastatique résistant à la castration hormonale, deux études randomisées et contrôlées ont mis en évidence le bénéfice sur la qualité de vie en lien avec la santé d’un traitement par enzalutamide ou apalutamide. 
  • Chez des patients souffrant de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, neuf études ayant évalué la qualité de vie liée à la santé et ont montré un intérêt de l’enzalutamide, de l’acétate d’abiratérone et du radium-223.

Principales limitations

Les études n’ont pas toutes utilisé le même questionnaire d’évaluation de la qualité de vie en lien avec la santé. Par ailleurs, l’impact des soins de soutien en complément d’une prise en charge thérapeutique n’a pas été évalué.