Cancer de l’endomètre et métastases cérébrales
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une revue française a évalué les facteurs pronostiques pour les patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre avec métastases cérébrales. Les conclusions mettent en évidence que la neurochirurgie suivie d’une radiothérapie constitue une meilleure approche thérapeutique que la radiothérapie et/ou chimiothérapie ou chirurgie seule. La présence d’une seule métastase cérébrale et l’absence d’autres atteintes extra-cérébrales sont des facteurs de meilleurs pronostiques.
Pourquoi ces données sont intéressantes ?
En termes de fréquence, le cancer de l’endomètre est le quatrième cancer chez la femme, premier cancer gynécologique, et il se présente au 7ème rang en ce qui concerne la mortalité. Dans l’immense majorité des cas (75%), ces cancers sont diagnostiqués à un stade précoce (FIGO I-II), offrant ainsi une survie globale à 5 ans de 74 à 91%. En cas d’évolution, des métastases sont le plus souvent identifiées au niveau du pelvis, du péritoine, des poumons et des os. La dissémination de métastases au niveau cérébral est assez exceptionnelle. Cette revue permet de juger du risque et d’identifier les principaux facteurs pronostiques associés.
Méthodologie
Elle s’est appuyée sur les publications qui se sont intéressées aux métastases cérébrales des cancers de l’endomètre publiées jusqu’en décembre 2020 et accessibles via la base de données Medline. Deux cas cliniques spécifiques ont également été considérés dans cette publication.
Résultats
Au global, 23 articles ont été retenus (87 patientes, âge moyen 59 ans ±11 ans au moment du diagnostic du cancer de l’endomètre). Sur l’ensemble des cas, 84% étaient des cas d’adénocarcinome endométrioïde, 4,6% des carcinomes séreux, 4,6% des carcinomes à cellules claires et quelques types mixtes plus rares. Un peu plus de la moitié (54%) des femmes avaient une tumeur de grade 3 et 15% de grade 2. Un peu plus de la moitié également (55%) avaient une classification de FIGO III ou IV. Une hystérectomie totale et une annexectomie bilatérale ont été réalisées chez 90% des femmes. Le délai moyen entre le cancer de l’endomètre et le diagnostic de métastases cérébrales était de 25 mois. 84% des patientes ont bénéficié d’une neurochirurgie, 81% d’une radiothérapie et 5% d’une radiochirurgie.
La survie globale médiane de l’ensemble de la cohorte était de 15 mois. Les patientes ayant bénéficié d’une neurochirurgie suivie d’une radiothérapie avaient une survie médiane globale de 32 mois, alors qu’elle n’était que de 5,4 mois pour celles traitées par radiothérapie et/ou chimiothérapie, et 4,8 mois pour celles traitées par chirurgie seule (p<0,0001). La présence d’une seule métastase cérébrale, l’absence d’atteintes métastatiques extra-cérébrales constituaient des facteurs de meilleur pronostic. En revanche, l’âge de moins de 60 ans n’a pas été associé à un meilleur pronostic.
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