Cancer colorectal : LifeCRC, un score de risque individuel
- Aleksandrova K & al.
- BMC Med
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Si le niveau de preuve relatif au risque de cancer colorectal (CCR) associé à différents paramètres d’hygiène de vie est important, il n’existe pas de véritable score permettant d’évaluer le risque individuel qui puisse être utilisé en pratique clinique et puisse favoriser les changements de comportement. Ceux évoqués dans la littérature n’ont pas été entièrement validés ou ne prennent pas en compte les facteurs de risque les plus récemment identifiés, comme l’adiposité abdominale. Afin de pallier ce déficit, une équipe a conduit la mise au point d’un nouveau score de risque, appelé LifeCRC, à partir duquel ils proposent des outils facilitant son appropriation comme des nomogrammes et une application web.
Cet outil a été développé à partir des données de la large cohorte en population EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) qui a suivi jusqu’en 2010 un total de 255.482 participants européens de 19 à 70 ans, recrutés entre 1992 et 2000. Une cohorte de validation a ensuite été constituée à partir des données de cinq centres participants.
Un indice de concordance élevé
Après un suivi médian de 15 ans, 3.645 et 981 cancers colorectaux ont été diagnostiqués dans ces deux cohortes. Les facteurs d'âge, de tour de taille, de tabagisme et de consommation de légumes ont été confirmés par des modélisations de Cox comme étant prédictifs pour les deux sexes. Par ailleurs, la consommation quotidienne d'alcool, de produits laitiers, de pain noir et de viande rouge apparaissait significative chez les hommes, ainsi que la taille et la consommation de viande transformée chez les femmes. Ainsi, à partir de cet outil, le risque absolu moyen de cancer colorectal à 10 ans était de 0,78%, soit 1,07% pour les hommes et 0,64% pour les femmes. Quelques différences étaient aussi observées qui permettaient de discriminer le risque de cancer selon sa localisation.
Ces données ont été validées par d’autres analyses statistiques et analyses de sensibilité. L’indice de concordance (C de Harrell) était élevé, égal à 0,710 dans les cohortes de calibration comme de validation. Il était intéressant de noter que la performance du modèle était particulièrement élevée pour les sujets les plus jeunes (<45 ans). Ainsi, à cet âge, un sujet ayant une mauvaise hygiène de vie générale a 3,6 fois plus de risque de développer un cancer à 10 ans qu’une personne de même taille et âge mais ayant adopté une bonne hygiène de vie.
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