À retenir
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Selon les données de l’étude française KBP-2020, menée dans les établissements de santé publics non-universitaires, le nombre de femmes atteintes par un cancer bronchique primitif a été multiplié par plus de 3 depuis 2000. Le nombre de non-fumeurs a presque été multiplié par un facteur 1,75, même si leur proportion est différente selon le sexe et l’âge au diagnostic, et particulièrement élevée chez les femmes.
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Les tumeurs diagnostiquées sont de plus en plus souvent des adénocarcinomes et sont encore fréquemment découvertes à un stade avancé ou métastatique.
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La mortalité associée à la maladie a continué à diminuer légèrement.
Pourquoi est-ce important ?
Avec l’évolution sociodémographique et celle du tabagisme en France, l’épidémiologie des cancers broncho-pulmonaires (CBP) évolue, comme l’ont montré les études épidémiologiques observationnelles multicentriques précédentes KBP-2000 et KBP-2010 menées par le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG). Cette nouvelle édition permet d’évaluer les modifications progressives des caractéristiques de la maladie au niveau national.
Méthodologie
Tous les nouveaux cas de CBP diagnostiqués durant l’année 2020 par les services de pneumologie et/ou de pneumo-oncologie des centres hospitaliers non universitaires ont été inclus. La nature des informations recueillies et la méthodologie suivie sont les mêmes que celles des deux éditions précédentes, ce qui permet de conduire des comparaisons sur les tendances observées.
Résultats
Au total, les données de 82 centres ayant participé à l’étude et ayant inclus 8.999 patients ont été compilées. La moyenne d’âge au diagnostic était de 67,8 ans, contre 65,5 en 2010 et 64,3 ans en 2000 (p<0,0001).
La proportion de femmes était de 35,6% (versus 24,3% en 2010 et 16,0% en 2000, p<0,0001) et 12,6% n’avaient jamais fumé (alors qu’ils étaient 10,9% et 7,2% en 2010 et 2000, p < 0,0001). Concernant la part des sujets n’ayant jamais fumé, elle était en réalité en progression chez les hommes (6,3% vs 2,4% en 2000) tandis qu’elle avait diminué chez les femmes de 32,3% vs 24,4% entre 2000 et 2020. La proportion de ceux qui n’avaient jamais fumé était surtout en progression parmi les moins de 50 ans et parmi les plus de 70 ans.
Au total, 86,9% des cancers étaient des tumeurs bronchiques non à petites cellules (CBNPC) et l’adénocarcinome restait la forme la plus fréquente (51,8% soit 1,8 fois plus qu’en 2000, p<0,0001).
Le stade tumoral au moment du diagnostic était majoritairement métastatique (60,4% et 57,6% de stade IV pour les adénocarcinomes et les CBNPC respectivement). L’augmentation de la proportion des adénocarcinomes est confirmée après ajustement des données sur l’âge, le sexe, et le statut tabagique. Par ailleurs, 56,3% des patients ont bénéficié d’une recherche d’anomalie moléculaire, principalement KRAS (21,6%), EGFR (10,2%) puis STK11 (3,1%).
Concernant les CBNPC, la mortalité précoce à 1 et 3 mois était de 3,0% pour les tumeurs localisées, 9,6% pour celles localement avancées et 31,9% pour les formes métastatiques. Ces chiffres étaient en baisse depuis 2010 et a fortiori 2000.
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