Cancer bronchique avancé : faut-il administrer un inhibiteur de check-points immunitaires avant une chimiothérapie ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
- Une étude en vraie vie montre qu’il n’y a pas de bénéfice significatif en termes de délais avant arrêt du traitement, de survie sans progression et de survie globale, à initier un traitement par inhibiteur de check-points immunitaires (ICI) avant une chimiothérapie chez les patients traités pour cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC).
- L’usage d’une chimiothérapie à base de paclitaxel/bévacizumab aurait tendance à apporter un léger bénéfice par rapport à d’autres chimiothérapies (résultats cependant non significatifs).
Pourquoi est-ce important ?
Le défis le plus important face à un CBNPC est le contrôle de la maladie par la première ligne de traitement. L’administration d’un ICI avant une chimiothérapie dans un contexte de traitement du cancer bronchique non à petites cellules manquait de données d’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
Cette étude rétrospective a inclus tous les patients traités pour CBNPC avancé entre 2015 et 2019 à l’hôpital universitaire de Bordeaux. Le délai avant arrêt du traitement (critère principal d’évaluation), ainsi que la survie globale, la survie sans progression et le taux global de réponse partielle ou totale selon les critères RECIST 1.1 (critères secondaires d’évaluation) ont été comparés entre ceux ayant reçu un traitement par ICI et ceux n’en ayant pas reçu, avant de tous bénéficier une même chimiothérapie.
Principaux résultats
Au global, 152 patients ont été inclus, 59,9% ont reçu une chimiothérapie après un premier traitement par ICI et 40,1% directement une chimiothérapie. Avant d’entrer dans le protocole de l’étude, les patients avaient déjà reçu en moyenne 2 chimiothérapies.
La chimiothérapie la plus fréquemment administrée dans le cadre de l’étude était l’association paclitaxel/bévacizumab (37,4%), suivie de la gemcitabine (29,6%), du paclitaxel seul (26,4%) et du pémétrexed (6,6%). Au moment de l’initiation de la chimiothérapie, 25% des individus avaient des métastases hépatiques et 44,1% des métastases cérébrales. Le nivolumab était le traitement ICI le plus utilisé (48,9%), suivi du pembrolizumab (26,7%) et de l’atézolizumab (24,4%). L’ICI était majoritairement donné en seconde ligne de traitement (72,9%), voire en troisième ligne (82,5%).
La survie globale médiane était de 6,5 mois. Tous patients confondus (traités ou non par ICI), le groupe traité par l’association paclitaxel/bévacizumab avait globalement un délai avant arrêt de traitement, une survie sans progression et une survie globale significativement plus importants que les patients des autres groupes.
Tous patients confondus, aucune différence significative entre les patients traités ou non initialement par ICI n’a été mise en évidence concernant le délai avant arrêt du traitement (3,0 mois versus 1,9 mois), la survie sans progression (3,7 mois versus 3,1 mois) et le taux de réponse (23% versus 10%).
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