Calcifications coronaires et déclin cognitif chez les diabétiques de type 1 (DT1)
- Guo J & al.
- Atherosclerosis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Une étude prospective publiée dans la revue Atherosclerosis, et menée auprès de 148 individus d’âge moyen, diabétiques de type 1 depuis l’enfance, suggère que le risque de troubles cognitifs cliniquement pertinents augmente significativement avec le score calcique coronaire (CAC) à l’inclusion (quantifié par un logiciel développé par Agatston).
- À l’âge moyen de 37 ans, et pour une durée moyenne de diabète de 29 ans, 46% des sujets diabétiques de type 1 de la population évaluée avaient une calcification coronaire à l’inclusion, soit le triple de la prévalence de la population générale.
- Par rapport à ceux qui n’avaient pas de calcification coronaire à l’inclusion, les DT1 qui en présentaient étaient plus âgés, avaient un IMC et une pression artérielle systolique plus élevés, et ils étaient également plus susceptibles d’être traités par des statines, d’avoir de l’hypertension et/ou une rétinopathie diabétique proliférante.
- Chez les sujets qui n’avaient pas de calcification coronaire à l’inclusion (CAC=0), 39% en ont développé une au cours des 5 ans, soit quatre fois plus que dans la population générale au même âge et sur le même intervalle de temps.
- Sur l’ensemble de la cohorte - sujets ayant réalisé une batterie de tests neurocognitifs - en moyenne 14 ans après la première mesure de calcification coronaire, 28% présentaient un trouble cognitif cliniquement pertinent.
- La proportion d’individus avec troubles cognitifs augmentait avec le score de calcification d’Agatston déterminé à l’inclusion : 20,7% des sujets avec un score CAC=0 à l’inclusion souffraient de troubles cognitifs, contre 27,3% de ceux qui avaient un score entre 0 et 100, 36,4% pour ceux ayant un score entre 100 et 300 et 72,7% pour ceux ayant un score d’Agastston >300.
- Ainsi, le risque de troubles cognitifs étaient multiplié par 7,9 chez ceux ayant le plus haut score d’Agatston, par rapport à ceux qui n’avaient pas de calcification coronaire à l’inclusion. Une association positive et significative a été mise en évidence entre la progression de la calcification coronaire en volume et les troubles cognitifs ultérieurs (OR 1,7 [1,1-2,9]).
- L’index cheville-bras et le score CAC se sont révélés être tous deux séparément des marqueurs subcliniques indépendants et significativement associés aux troubles cognitifs.
Quel impact en clinique ?
Les projections indiquent que les troubles démentiels pourraient tripler entre 2015 et 2050. Il est admis que ces troubles sont plus fréquents chez certains profils de patients, notamment les sujets diabétiques de type 1. L’étude Pittsburgh Epidemiology of Diabetes Complications (EDC) a rapporté que la prévalence des troubles cognitifs à mi-vie s’élevait à 28% chez des adultes diabétiques de type 1 depuis l’enfance, soit une prévalence équivalente à celle d’une population générale âgée de 85 ans. Cette étude montre que le score CAC pourrait en plus de prédire le risque coronarien chez les DT1- comme le suggère une autre étude du même auteur1- avoir également une valeur prédictive des troubles cognitifs.
Principales limitations
L’échantillon évalué était de petite taille et il est dommage qu’il n’y ait pas eu de mesure de la cognition lors de la première mesure de CAC.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé