Burn-out : les internes et les urgentistes en première ligne
- Ziad K & al.
- J Affect Disord
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une méta-analyse des différentes études menées sur le sujet en France permet d’établir que la prévalence du burn-out est de 49% parmi les praticiens français, et celle des formes sévères de 5%. Les urgentistes seraient les plus fréquemment concernés, mais la spécificité du burn-out (épuisement émotionnel, dépersonnalisation de la relation avec les patients et/ou diminution de l’accomplissement personnel) varierait selon la spécialisation ou certaines particularités liées à l’exercice (travail de nuit).
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La plupart des résultats établis dans cet article sont conformes avec les données de la littérature internationale, soulignant que les difficultés rencontrées par les praticiens sont probablement moins liées au système de santé ou d’organisation des soins qu’à la tendance globale de réduction des coûts.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Les professionnels de santé sont réputés présenter un risque de burn-out multiplié par 2 ou 3 par rapport au reste de la population. Ce phénomène est défini et mesuré à partir de trois dimensions faisant l’objet d’une cotation : l’épuisement émotionnel, qui correspond à une fatigue psychologique avec sensation d’abattement et d’éventuels troubles somatiques aspécifiques, la déshumanisation ou dépersonnalisation de la relation avec les patients, et la diminution de l’accomplissement personnel, comparable à un sentiment d’échec. De nombreuses études ont été menées en France, majoritairement sur des territoires limités ou auprès de populations spécifiques de professionnels. Une méta-analyse permet d’obtenir une vision plus globale du phénomène.
Méthodologie
La méta-analyse a été menée à partir de la littérature (publications et thèses) parues entre janvier 2000 et avril 2017. Elle a regroupé 37 études représentant 15.183 praticiens.
Principaux résultats
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La prévalence poolée du burn-out était estimée à 49% ([45-53%], p<0,001, I2=93,1%) et celle des formes sévères à 5% ([4-7%], p<0,001, I2=92,7%), avec une prévalence spécifique de l’épuisement émotionnel, de la dépersonnalisation de la relation et de la diminution de l’accomplissement personnel de 21%, 29% et 29% respectivement.
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Les urgentistes étaient ceux qui présentaient la prévalence la plus élevée des formes sévères (12% vs 5% chez les généralistes)
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Les professionnels les plus souvent concernés par la dimension de dépersonnalisation et par la diminution de l’accomplissement personnel étaient les urgentistes (43% et 32%) et les internes (34% et 36%), contre 27% et 25% chez les généralistes et 18% et 28% chez les anesthésistes.
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La diminution de l’accomplissement personnel était associée au travail de nuit. Enfin, la bonne qualité méthodologique des études était associée à une plus forte prévalence du burn-out, global ou sévère.
Principales limitations
Les études étaient généralement menées auprès de spécialités spécifiques ou de territoires délimités, limitant la généralisation de leurs conclusions, d’autant que les méthodologies suivies étaient hétérogènes.
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