À retenir
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Selon les études de phase 3 KESTREL et KITE, le brolucizumab 6mg offre une efficacité non-inférieure à celle de l’aflibercept en termes d’évolution de l’acuité visuelle. Il semble aussi offrir une amélioration significative de l’épaisseur centrale rétinienne. Le profil bénéfice/risque de la molécule est globalement favorable.
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Le brolucizumab, qui a été développé afin de permettre d’injecter des doses plus importantes et d’espacer le rythme d’administration, pourrait donc constituer une alternative dans la prise en charge des patients diabétiques souffrant d’OMD.
Pourquoi est-ce important ?
L'œdème maculaire diabétique (OMD) est une complication microvasculaire fréquente chez les patients diabétiques. Des traitements par anticorps monoclonaux anti-VEGF sont proposés dans cette indication, mais tous les patients ne sont pas efficacement contrôlés.
Le brolucizumab est un anticorps anti-VEGF dont la taille est beaucoup plus petite que ses prédécesseurs. Cette spécificité structurelle permet d’envisager l’administration de doses plus importantes pour un même volume d’injection, une pénétration tissulaire supérieure et donc un rythme d’injection inférieur.
Les études pivots KITE et KESTREL ont été conduites pour évaluer la non-infériorité du brolucizumab dans le traitement de l’œdème maculaire diabétique par rapport à l’aflibercept. Leurs données de suivi à 52 semaines ont été publiées.
Méthodologie
Dans les deux études, les participants recrutés étaient des sujets diabétiques ≥18 ans qui présentaient un diagnostic d’OMD. Un seul œil a été inclus par sujet dans le cadre de ces études.
La randomisation (1:1:1) a été menée entre brolucizumab 3 mg, brolucizumab 6 mg ou aflibercept 2 mg dans l’étude KESTREL et (1:1) entre brolucizumab 6mg ou aflibercept 2 mg dans l’étude KITE.
Le traitement reposait sur une phase d’induction de 5 injections mensuelles d’aflibercept contre une injection toutes les 6 semaines pour le brolucizumab. Après la 24 e semaine, ce rythme était suivi par 1 injection toutes les 8 ou 12 semaines pour le brolucizumab et 1 injection toutes les 8 semaines pour l’aflibercept lorsque l’activité de la maladie mesurée à S32 et S36 le permettait.
Le critère principal était la non-infériorité du brolucizumab sur l’acuité visuelle de l’oeil traité à la 52 e semaine.
Principaux résultats
L'étude KESTREL a inclus et randomisé 566 sujets ( 62,7% d’hommes, âge moyen 63 ans) et l’étude KITE 480 sujets ( 65,3% d’hommes, âge moyen 62 ans).
Les deux études ont rempli le critère de non-infériorité avec une acuité visuelle comparable dans les deux études à la 52 e semaine après traitement par brolucizumab 6mg (p< 0,001). La non-infériorité n’était pas atteinte dans le bras brolucizumab 3mg.
La proportion de sujets ayant gagné ≥15 lettres d’acuité visuelle par rapport à l’inclusion était comparable entre les bras brolucizumab 6 mg et aflibercept dans l’étude KESTREL (37,0% vs 39,0%) et était supérieure dans le groupe brolucizumab 6 mg dans l’étude KITE (46,4% vs 37,6% sous aflibercept).
Par ailleurs, la proportion de patients ayant une épaisseur centrale rétinienne <280µm à 52 semaines était supérieure dans les groupes traités par brolucizumab 6 mg (54,0% dans KESTREL et 57,5% dans KITE contre respectivement 40,1% et 41,4% sous aflibercept).
À 1 an, la probabilité d’être sous posologie d’entretien toutes les 12 semaines dans les groupes brolucizumab 6mg était de 87,6% et 95,1% respectivement dans les deux études.
L'incidence des effets indésirables oculaires graves a été de 3,7%, 1,1% et 2,1% dans les groupes brolucizumab 3 mg, brolucizumab 6 mg et aflibercept dans KESTREL, et de 2,2% et 1,7% dans les groupes brolucizumab et aflibercept dans KITE.
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