Borréliose de Lyme : un érythème migrant dans 95% des cas
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Les données épidémiologiques concernant la borréliose de Lyme sont issues principalement du PMSI (données d’hospitalisation) et du réseau Sentinelles. Ce dernier est un système de surveillance en temps réel reposant sur la participation volontaire de médecins généralistes répartis sur l’ensemble de la métropole française. Parmi eux, 442 ont participé à l’enquête sur la borréliose de Lyme de 2009 à 2016 inclus. Ils ont recensé 819 cas validés par un groupe d’experts.
Dans 95% des cas, la borréliose de Lyme s’est manifestée par un érythème migrant (EM), le plus souvent unique (94,8% des EM) et de diamètre égal ou supérieur à 5 cm (75,1%). Les 5% restants présentaient une arthrite (46,3%), des manifestations neurologiques (21,9%), une acrodermatite (17,1%) ou un lymphocytome borrélien (12,2%).
La projection sur la population française donne un taux moyen d’incidence annuelle très stable, autour de 45 cas pour 100.000 habitants (IC95% : 34-57), sauf pour l’année 2016, où il s’élève significativement à 84 cas pour 100.000 habitants (IC95% : 70-98). Cette augmentation n’est pas retrouvée dans les données du PMSI. Elle demande à être confirmée pour les années suivantes et ne reçoit pour l’instant pas d’explication (les conditions climatiques semblent hors de cause).
La majeure partie des cas de borréliose de Lyme (85%) ont été diagnostiqués entre mars et octobre, avec un pic en juillet. Une piqûre de tique a été constatée chez 72% des patients. Il existe de fortes disparités géographiques d’incidence, les régions les plus touchées étant le Limousin, l’Alsace et la région Rhône-Alpes. Les tiques ayant besoin de certaines conditions climatiques pour être actives, notamment un taux d’humidité supérieur à 80%, il est vraisemblable qu’elles ont une activité moindre dans les régions les plus sèches, notamment en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Une incidence plus élevée a été observée chez les personnes de 60-70 ans, c’est-à-dire dans une population où la randonnée pédestre en forêt est un loisir populaire. Cela étant, la forêt n’est pas le seul environnement à risque (56% des cas). Les deux autres lieux de piqûre les plus fréquemment rapportés dans la littérature sont les jardins publics et privés (26%) et la prairie (17%).
Les auteurs de ce travail estiment vraisemblable une augmentation de l’incidence de la borréliose dans les années à venir, du fait de la meilleure couverture médiatique de la maladie, incitant les patients à plus consulter leur généraliste.
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