Biosimilaire de l'infliximab : le poids de la perception des patients


  • Nathalie Barrès
  • Résumé d’articles
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À retenir

Cette étude, qui a comparé l’efficacité et la tolérance d’un switch systématique de l’infliximab princeps vers son biosimilaire (CT-13) dans différentes indications, a confirmé l’efficacité du biosimilaire de l’infliximab sans problème de tolérance majeure. En revanche, 15% des sujets ont arrêté leur traitement par biosimilaire, sans qu'aucun facteur clinique ou biologique n’ait pu être associé de manière indépendante à cet arrêt. 80% de ces arrêts ont été liés à une perception d’inefficacité de la part du patient. Les auteurs invitent les praticiens à accompagner les switchs de biosimiliaire de l’infliximab afin d'optimiser l'adhésion des patients à leur traitement.

Pourquoi est-ce important ?

L’expiration du brevet de l’infliximab a permis l’émergence d’un biosimilaire, le CT-P13. Des études physico-chimiques, non cliniques et cliniques ont bien sûr évalué la biosimilarité des deux produits. Mais des cliniciens de l’Hôpital Universitaire de Cochin ont souhaité aller plus loin en investiguant à travers multiples troubles inflammatoires l’efficacité et la tolérance d’un switch systématique de l’infliximab (original) vers le biosimilaire de l’infliximab (CT-13). Cette étude est intéressante car elle met en évidence le poids de la perception du patient, et la nécessité pour les praticiens d’accompagner les switchs afin de favoriser au mieux l'adhésion des patients.

Principaux résultats

  • Le taux de maintien du traitement biosimilaire était de 85% (221/260 patients) au moment de la 3ème injection. Ce taux était significativement inférieur chez les patients suivis en rhumatologie (74%), par rapport à ceux suivi en gastroentérologie ou en médecine Interne (86%).
  • Sur la durée de l’étude, les patients avaient reçu 4,6 injections (±1,1) de biosimilaire avec une dose moyenne de 413 ±157 mg et un intervalle inter-dose moyen de 8,2 ±1,8 semaines.
  • Entre l’inclusion et la dernière visite (suivi moyen de 34 semaines), 59 patients (23%) ont arrêté leur traitement par biosimilaire, principalement du fait d’une perception d’inefficacité (n=47, 80%). Aucun facteur clinique ou biologique a été associé à l’arrêt du biosimilaire.
  • Aucune modification des paramètres de suivi de l’activité de la maladie ou des taux d’infliximab n’a été détectée.
  • Aucun événement indésirable grave n’est survenu.
  • Enfin, l’infliximab original a été ré-établi chez 47 patients sur 59 (80%).

Méthodologie

  • Étude prospective observationnelle.
  • Les analyses de sensibilité de l’efficacité du traitement ont inclus les variations des paramètres de l’activité de la maladie (DAS28 pour la polyarthrite rhumatoïde ; BASDAI et ASDAS pour la spondylarthrite axiale ; Harvey Bradshaw index pour la maladie de Crohn et le score partiel de Mayo pour la rectocolite hémorragie ulcéreuse ; et un score spécifique à l’uvéite pour celle-ci). Les tests de laboratoires incluaient la CRP, les taux plasmatique d’infliximab (mesurés le matin avant chaque nouvelle injection).
  • L’efficacité a été évaluée par le taux de maintien du traitement par infliximab (biosimilaire) au moment de la 3ème injection.

Principales limitations

  • Absence de groupe contrôle.
  • Ces résultats ne peuvent pas être extrapolés à d’autres populations que celle évaluée.