Bilan français des conséquences néonatales liées au virus Zika
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Le bilan de la surveillance de 546 femmes enceintes ayant présenté une infection symptomatique confirmée par PCR (555 fœtus) montre que 7% des fœtus et des nourrissons ont présenté des anomalies congénitales neurologiques ou oculaires potentiellement associées au virus Zika (ZIKV). Le risque de développer une telle anomalie était supérieur pour les mères ayant été infectées au cours du premier trimestre de grossesse.
- Le suivi à plus long terme des nourrissons sera nécessaire pour identifier d’éventuels troubles non détectés à la naissance. Les femmes ayant été infectées de façon asymptomatique ont échappé à l’analyse ; pour autant, une autre étude a préalablement rapporté que le taux et la nature des complications sont les mêmes, que la mère ait ou non présenté des symptômes évocateurs de l’infection.
Pourquoi est-ce important ?
- Les données relatives au risque congénital en cas d’infection par ZIKV s’accumulent depuis 2 ans. Cette étude française rejoint l’analyse d’une cohorte américaine, dont elle confirme les données, et celle d’une cohorte brésilienne dont les conclusions, cette fois, divergent.
- Quoiqu’il en soit, ce travail confirme que le risque associé au virus est particulièrement prégnant au cours du premier trimestre et que la fréquence des anomalies du tube neural n’est pas accrue par le virus.
Principaux résultats
- Au total, 555 fœtus et nourrissons issus de 546 grossesses survenues en Guadeloupe, Martinique et Guyane française ont été inclus dans l’étude. L’infection avait eu lieu au cours du 1er, 2e et 3e trimestre dans respectivement 33,9%, 45,6% et 20,5% des cas.
- Au total, 28 (5,0%) fœtus ou enfants n'ont pas été à terme ou sont mort-nés.
- Des anomalies neurologiques et oculaires possiblement associées à l'infection par ZIKV ont été observées chez 39 fœtus et nourrissons, soit 7% de la cohorte. Parmi elles, la microcéphalie concernait 32 d’entre eux (5,8%) dont 9 (1,6%) constituaient des atteintes sévères (plus de 3 SD en dessous de la moyenne). Un seul cas d’anomalie du tube neural a été identifié.
- Les autres anomalies congénitales et le syndrome d’infection congénitale à ZIKV étaient, eux, observés chez 6 et 17 fœtus et nourrissons respectivement.
- Les anomalies neurologiques et oculaires étaient statistiquement plus fréquentes en cas d’infection par le ZIKV au cours du premier trimestre, avec 12,7% des cas au 1er trimestre contre 3,6% et 5,3% au 2e et 3e trimestre (p=0,001). Il en était de même pour les microcéphalies sévères (3,7% vs 0,8% et 0,0% p=0,02) et pour le syndrome d’infection congénitale à virus Zika (6,9% vs 1,2% et 0,9%, p=0,002).
Principales limitations
Il n’a pas été possible d’évaluer exhaustivement la nature des atteintes fœtales pour certains fœtus, mort-nés ou nouveaux-nés vivants à la naissance.
Financement
L’étude a été financée par le ministère de la santé.
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